Conakry, 05 mai 2016 – Le gouvernement et ses partenaires ont organisé une campagne de vaccination contre la poliomyélite du 25 au 28 avril 2016 dans les régions de Faranah et Kankan.
Ces localités constituent l’épicentre de la maladie après la notification de sept cas de poliomyélite (six dans la préfecture de Siguiri et un cas dans la préfecture de Kankan) dont le dernier remonte à décembre 2015. La campagne, lancée le 25 avril 2016 dans le quartier Bordeaux à Kankanpar le gouverneur NawaDamey, a été mise en œuvre avec l’appui de l’UNICEF, de l’OMS, de la Fondation Bill and Melinda Gates, de l’Alliance Globale pour les Vaccins et l’Immunisation (GAVI), du CDC et de l’ONG AGIL. Son objectif était de protéger les enfants de âgés de 0 à 59 mois dans les régions citées contre la poliomyélite, une grave maladie qui attaque le système nerveux et entraîne des paralysies, contre laquelle la vaccination demeure le seul moyen de prévention.
D’importantes innovations ont été introduites dans la campagne pour en améliorer la qualité. Les autorités administratives et religieuses ont matérialisé leur engagement à travers une déclaration conjointe (la déclaration de Siguiri) et l’élaboration d’un cadre de redevabilité consensuel. Ce cadre de redevabilité définit les rôles, responsabilités et indicateurs de performance de chaque acteur.
Par ailleurs, un dispositif a été mis en place pour enregistrer les enfants vaccinables avant le passage des équipes de vaccination dans des registres tenus par les communautés elles-mêmes. Cela a permis une meilleure appréciation du nombre d’enfants à vacciner.
La mise à disposition de Smartphones munis de GPS a facilité le suivi de la progression des équipes de vaccination en fournissant des informations en temps réel (toutes les deux minutes). L’interprétation de ces données transmises a permis le redéploiement des équipes dans les zones faiblement couvertes.
Une autre approche novatrice a été la distribution de savons aux familles dans le cadre d’une approche intégrée vaccination et promotion de l’hygiène. Cette approche a entrainé un grand engouement des communautés et a eu l’avantage de promouvoir le lavage des mains à l’eau et au savon, dans le contexte post-Ebola.
Pour remédier à l’absence des enfants dans les ménages lors du passage des vaccinateurs, des équipes conjointes de mobilisateurs sociaux et de vaccinateurs sont allées à la rencontre de ces derniers dans divers lieux publics (marchés, gares routières, sites miniers, écoles, débarcadères …)
Pour ce tour, la supervision a également été renforcée. Dans la préfecture de Siguiri, au total 27 superviseurs ont été déployés pour soutenir les équipes locales pour une meilleure planification, coordination et supervision des activités sur le terrain.
Il faut noter par ailleurs l’implication massive de mobilisateurs volontaires dans toutes les préfectures. Il s’agit entre autre des élus locaux, des imams, des « tombolomas » (gestionnaires traditionnels des mines artisanales), des crieurs publics, … Durant cette campagne,908 092 enfants âgés de moins de 5 ans ont été vaccinés dans les deux régions (Kankan et Faranah).