Le dialogue politique national en Guinée, lancé fin septembre, a été suspendu vendredi soir jusqu’au 4 octobre après des divergences entre le pouvoir et l’opposition sur l’organisation des élections locales, a-t-on appris auprès des participants.
Ces concertations ont été lancées le 22 septembre à Conakry après la rencontre le 1er septembre entre le président Alpha Condé et son principal opposant, l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo.
Elles réunissent le pouvoir, l’opposition, la société civile et les partenaires internationaux de la Guinée.
Les participants s’étaient entendus au début des concertations pour discuter de plusieurs sujets dont l’application de l’accord politique du 20 août 2015, ayant permis l’organisation de la présidentielle d’octobre 2015 remportée par M. Condé, la libération de militants des deux camps détenus après des manifestations.
Le pouvoir et l’opposition ne sont pas parvenus jeudi et vendredi à s’entendre sur l’organisation des élections communales et communautaires.
Les élections communales visent l’élection des maires tandis que les scrutins communautaires concernent l’élection des chefs de quartiers et de districts, des entités intermédiaires entre le quartier et la mairie.
L’opposition s’est prononcée en faveur d’un couplage de ces élections locales, en vertu selon elle de l’accord politique du 20 août 2015, contrairement au pouvoir qui veut une organisation séparée, les communales d’abord, ensuite les communautaires.
« Nous sommes devenus quasiment un pays d?élections », a déclaré à la presse Faya Millimouno, un responsable de l’opposition qui s’est plaint qu’avec un découplage de ces scrutins, le risque est que « tous les ans, nous (ayons) une élection » en Guinée
Le ministre de l’administration du territoire, Boureima Condé, a annoncé vendredi soir la suspension des négociations jusqu’à mardi. « A défaut d?un consensus, le président du cadre de dialogue que je suis, a jugé opportun, d?arrêter », a-t-il déclaré à la presse.
Les dernières élections locales en Guinée se sont tenues en 2005. Ce scrutin, qui aurait dû se tenir en 2013, a été constamment reporté depuis, en 2014 puis en 2015, et a été récemment fixé par la Commission électorale à la fin de l’année 2016.
JA