Au cours de sa réunion mensuelle tenue ce samedi 11 février 2023, le Bureau Exécutif national du SPPG a examiné les injonctions de poursuites judiciaires faites le 9 février courant par le ministre de la justice contre le camarade Mohamed MARA, journaliste au groupe HADAFO et membre fondateur de notre grande famille syndicale.
Après analyse, il est clairement établi que ces injonctions du ministre Charles Wright faites au procureur général près la cour d’appel de Conakry sont totalement illégales.
En effet, un ministre n’a ni le droit, ni le pouvoir d’actionner le procureur lorsqu’il s’estime visé par des faits d’injure ou de diffamation(article 128 alinéa 4 de la L02 sur la liberté de la presse en République de Guinée).
Autre manquement constaté dans la lettre d’injonctions de monsieur Wright, il a cité Lamine GUIRASSY comme représentant légal dans cette affaire alors qu’en matière de l’audiovisuel, c’est le directeur du médias qui est représentant légal en cas de délits commis par voie de presse, et Lamine GUIRASSY n’est pas le directeur de la radio espace, encore moins du groupe HADAFO dans son ensemble. Il en est plutôt le PDG.
Dans cette autre aventure d’égarement juridique et judiciaire de « monsieur injonctions », le pire a été commis par le procureur général près la cour d’appel de Conakry. Ce dernier s’est non seulement plié à un ordre manifestement illégal en transmettant ces injonctions au procureur de la république près le tribunal de première instance de Mafanco, mais il s’est aussi référé maladroitement aux dispositions du code pénal alors que dans notre pays, s’il y a lieu de poursuivre un journaliste en pareilles circonstances, il doit être poursuivi sur la base de la L02 et non du code pénal.
Au regard de tous ces manquements graves à la procédure et vu la volonté du garde des sceaux de museler les journalistes indépendants du pays depuis l’affaire Lansana Camara en 2019, le Bureau Exécutif du syndicat des professionnels de la presse de Guinée a décidé ce qui suit:
1-Demander au camarade Mohamed MARA de ne jamais répondre à une convocation qui lui serait adressée sur la base de ces injonctions à la fois illégales et provocatrices;
2-Au cas où le procureur du tribunal de Mafanco décidait d’executer ces instructions honteuses, d’appeler tous les professionnels de médias à une marche blanche qui ira de la place des martyrs au rond-point du port autonome de Conakry pour aboutir à la devanture du ministère de la justice où nous irons protester contre les agissements liberticides de Charles Wright dont la carrière est malheureusement assombrie par ses multiples décisions illégales contre la liberté de la presse.
3-Au cas où le camarade Mohamed MARA portait plainte contre le ministre Charles pour abus de pouvoir, de nous constituer partie civile derrière son action judiciaire.
Pour finir, nous rappelons à monsieur le ministre qu’au nom de la transparence et du principe de redevabilité, il serait plus simple et moins coûteux pour lui de justifier les montants utilisés pour sa récente tournée à l’intérieur du pays que de gaspiller illégalement et inutilement son énergie en usant des moyens de l’État pour poursuivre désespérément un journaliste.
Conakry, 12 février 2023
Le Bureau Exécutif National