Installé en Guinée depuis mars 2008, Yasin Buyuksoy est un ingénieur Turc qui, au cours d’un entretien qu’il a bien voulu accorder à notre reporter affirme qu’en Guinée ceux qui respectent les normes dans la construction sont très faibles. Et, il renchérit que la présence du virus Ebola depuis plus deux ans maintenant a affecté et continue d’affecter tous les secteurs de développement du pays.
D’entrée, Yasin Buyuksoy a fait savoir qu’il entretien des bonnes relations avec les Guinéens. « Franchement, je n’ai pas eu de problème pour m’installer et m’habituer aux Guinéens dans l’ensemble. Les Guinéens sont vraiment gentils. Quand tu as besoin de leur service, ils te répondent favorablement. Ils sont vraiment ouverts mais, (rire) si vous avez besoin de l’argent, c’est là le problème», confie-t-il.
Illustrant ce bon accueil, il fait savoir que récemment sa voiture 4×4 Mercedes a pris feu et c’est plus de deux cent personnes qui sont venues à son secours. «Ils sont venus avec de l’eau, le sable pour m’aider à éteindre l’incendie. Cela est impossible chez moi à Istanbul ».
En tant qu’ingénieur, M. Buyuksoy dénonce le manque de rigueur dans les constructions de bâtiments et immeubles à Conakry et dans certaines grandes villes du pays. « Ici, rien n’est respecté dans le cadre de la construction. Les gens construisent comme bon les semble. Mon constat ce qu’il y’a moins d’ingénieurs qualifiés. Quand quelqu’un apprend la maçonnerie et un peu de menuiserie et il arrive à construire un bâtiment, il se dit ingénieur. J’appelle ingénieur celui qui a appris le métier d’ingénierie ou a travaillé avec un maître maçon chevronné. L’ingénieur calcule tous les détails avant de commencer le bâtiment. Ici, souvent c’est au cours du chemin, de la construction qu’ils apportent des corrections. Avec la finition, ils ont à régler et après, on trouve assez d’erreurs », cite-t-il.
Justifiant ces différents dérapages, notre interlocuteur dit que le pire est du fait que souvent les patrons veulent la qualité mais ne paient pas bien et achètent difficilement le matériel de qualité. « Si vous ne respectez pas les normes de construction, le bâtiment aura peu de chance pour résister longtemps. Dans la construction, rien ne doit être négligé. Parce qu’à cause de la plomberie ou l’installation électrique, un bâtiment peut s’effondrer, pire ôter la vie.
Les gens doivent comprendre qu’il est bon de faire des bonnes constructions en respectant tous les détails. Un immeuble bien construit peut faire plus de 150 ans sans problème. Moi, je veux que mes clients oublient quand est-ce qu’ils ont construit leurs étages. Vous si après chaque mois, ils ont un problème, ils ne vont jamais oublier la date de construction.
En ce que concerne le sol, pas de problème. C’est la chance même des Guinéens parce que pas de tremblement. Si non, ça allez être catastrophiques», a-t-il laissé entendre.
Parlant toujours des constructions, Yasin Buyuksoy dit qu’un étage peut faire 3 mètres et plus, le minimum 2 mètres 70 pour chaque hauteur. En plus, on doit tenir compte du carrelage en ajoutant 10 cm au sol sans oublier la hauteur. Si la hauteur est respectée, c’est très bon pour le bâtiment. « Moi, vraiment, je n’ai pas de problème avec mes patrons. Je paie bien mes ouvriers, j’utilise des matériaux (fenêtres, portes, carreaux, fer à béton, ciment GI, …) venant souvent de la Turquie ».
Comme le plus souvent des cas, notre hôte nous informe que certaines autorités les posent préjudices souvent et évidement le virus Ebola. « Les citoyens sont vraiment gentils. Ici, c’est certains responsables qui fatiguent les expatriés en les demandant des dossiers juste pour pouvoir les arnaques. Ils cherchent toujours des failles pour pouvoir nous retirer de l’argent. C’est une façon de faire qui n’encourage pas les étrangers à s’y installer.
Souvent on nous demande de payer des taxes que je trouve normal. Mais ce qui est grave quand ils ne trouvent rien pour nous soustraire de l’argent, certains nous demandent même pourquoi nous avons deux yeux par exemples, s’ils ne trouvent pas de prétextes. Ceux qui fatiguent les étrangers doivent comprendre que les étrangers existent partout dans le pays et on doit les faciliter mais les surveiller pour que s’ils gagnent de l’argent, ils s’acquittent des taxes ».
Poursuivant, il ajoute que la préséance du virus Ebola a été un coup dur pour lui et tous ceux qui investissent dans le pays. « Ebola a vraiment perturbé nous investisseurs. D’ailleurs, certains de nos amis n’ont pas pu tenir le coût. Ils ont finalement préféré rentrer. Moi, je suis là les choses sont à la ralentie en ce moment. Néanmoins comme je suis habitué à la Guinée, je n’y pense qu’à la fin de l’épidémie pour un nouveau boom économique de la Guinée»
En fin, Yasin Buyuksoy parlant de ses rapports avec les Guinéens, il indique que: « C’est un bon rapport. J’ai beaucoup de relations avec les ingénieurs, les patrons du pays.
Avec les mains d’œuvres, je fais recours aux Guinéens en choisissant naturellement des hommes intègres et responsables. Je les essaie un mois s’ils n’ont pas de problème, je prolonge des mois pour eux en les payants biens. D’ailleurs depuis que je suis là, j’ai pas eu de problème avec mes ouvriers ».
Oumar Bowal Diallo pour Africavision7.com
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