Qualifié pour la CAN 2015 avec la Guinée, Ibrahima Traoré va connaître sa 2e phase finale dans la compétition continentale.
Vice-capitaine du Syli National, l’attaquant du Borussia Mönchengladbach, nourrit beaucoup d’ambition pour la jeune équipe guinéenne, dont il fera partie des joueurs les plus expérimentés. Entretien.
La Guinée retrouve la CAN après sa dernière participation en 2012, comment le groupe a vécu cette qualification ?
Il y a eu beaucoup de fierté et de soulagement car on a eu des éliminatoires très compliqués pendant trois mois. On était vraiment fier d’avoir réalisé quelque chose de difficile car on n’a pas eu de cadeau. Ça nous tenait à cœur en tant que joueurs de se qualifier pour soulager le peuple guinéen qui connaît une période difficile.
D’autant plus que vous avez joué tous vos matchs à l’extérieur pour des raisons sanitaires. Pas évident dans ces conditions…
C’était vraiment compliqué. Je ne sais pas si beaucoup d’équipes auraient pu se qualifier comme nous si elles avaient dû jouer tous leurs matches à l’extérieur. Mais nous on l’a fait et c’est quelque chose qui nous a rendus plus forts. Ce qui compte maintenant c’est la compétition.
Ce sera ta 2e CAN, tu fais partie de ceux qui ont le plus d’expérience dans le groupe. Comment est-ce que tu appréhendes la compétition ?
Avec beaucoup de sérénité, mais surtout beaucoup d’envie. J’ai envie que l’équipe fasse une bonne CAN et sorte de cette poule difficile (Cameroun, Côte d’Ivoire et Mali, ndlr). Mais nous arrivons sans pression.
Justement cette poule D, elle est jouable ?
Bien sûr ! Quand je rentre sur le terrain c’est toujours pour gagner, sinon autant ne pas y aller. On va jouer contre de grosses équipes, mais c’est faisable de se qualifier. Rien n’est impossible.
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Qui sera l’adversaire le plus redoutable du groupe ?
On ne peut pas se permettre de prendre l’un des trois à la légère. On va se méfier des trois. Beaucoup nous voient comme l’équipe la moins forte mais nous aussi nous avons des choses à faire valoir et j’espère qu’on réussira à se qualifier. On fera tout pour.
On te sent motivé. Ça vient des conditions de la qualification ?
Oui, car inconsciemment quand on sait qu’on est livré à nous-mêmes et qu’on est que ce petit effectif pour s’en sortir, sans l’appui de nos supporters, forcément ça a resserré les liens au sein du groupe et ça nous a donné plus de forces.
Tu as été très en vue durant les éliminatoires et les supporters attendent beaucoup de toi à la CAN. Comment gérer cette pression ?
Je sais qu’il y a beaucoup d’attentes de la part des supporters en Guinée, mais il y en a aussi de la part des mes coéquipiers et du coach. Depuis le temps que je joue en sélection j’y suis habitué et ça ne me perturbe pas plus que ça. Quand je joue au foot je ne me mets pas de pression.
Le coach justement, tu as une relation particulière avec lui… et tu fais partie de ceux qui ont le plus d’expérience pour encadrer les plus jeunes.
On parle beaucoup du fait de ma fonction de vice-capitaine. Surtout quand Kamil (Zayatte) n’est pas là, c’est moi qui récupère le brassard. C’est un rôle privilégié. Lors du dernier match éliminatoire, il m’avait fait savoir qu’il attendait beaucoup de moi et j’ai répondu présent. Je joue dans un bon club donc on attend de moi que je montre l’exemple. Pour la plupart ce sera leur première CAN et moi j’essaye de leur transmettre mon expérience dans une compétition de ce niveau, comment gérer les matchs… Avec d’autres joueurs, on doit montrer l’exemple pour tirer le groupe vers le haut.
Et tu la vois aller jusqu’où cette équipe de Guinée ? Un coup comme la Zambie en 2012 est-ce possible ?
Créer la surprise ? C’est possible, mais ça ne tient qu’à nous. Quand je vois les matchs qu’on a fait en éliminatoires, tout est possible.
Afrik.com