Un mouvement agite la Haute-Guinée, fief traditionnel du parti au pouvoir, sur fond de délestages et de retards dans les travaux d’un projet de barrage très attendu.
À trois mois de l’élection présidentielle à laquelle Alpha Condé devrait, selon toute vraisemblance, se présenter pour un nouveau mandat, le RPG-Arc-en-Ciel, son parti, est confronté à un accès de fièvre en plein cœur de son fief historique. Depuis plusieurs semaines, des manifestants battent le pavé à Kankan pour protester contre les délestages, avec des slogans pour le moins surprenants dans cette ville considérée comme le fief d’Alpha Condé : « Pas de courant, pas de troisième mandat ! » Ou encore : « Pas de courant, pas de sommeil ! »
Ces marches, jusque-là pacifiques, ont pris une tournure violente mardi 21 juillet, et la manifestation a dégénéré en heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Débordés, les services de sécurité ont bénéficié de l’appui de l’armée.
Les meneurs de la mobilisation affirment que six personnes ont été blessées. Le chef des urgences de l’hôpital régional de Kankan, le Dr Yaraboye Koïvogui, affirme pour sa part à Jeune Afrique que ses services « n’ont reçu qu’un policier blessé à l’œil qui a été redirigé en ophtalmologie ».
En manque d’énergie
Derrière cette montée de fièvre, il y a un mouvement qui, depuis plusieurs semaines, réclame la construction d’un barrage hydroélectrique pour alimenter la Haute-Guinée, confrontée à des délestages récurrents. Les barrages de Kaléta et de Souapiti, en raison de leur position géographique, bénéficient en effet principalement aux régions de la Basse et de la Moyenne-Guinée.
Jeuneafrique