Les enseignants des écoles privées subissent de plein fouet les mesures de distanciation sociales liées au coronavirus et se sentent abandonnées par le gouvernement. C’est pourquoi, ce vendredi 22 mai, des responsables de l’Association des Fondateurs des Écoles Privées de Guinée (AFEP-GUI) étaient face à la presse. A la maison des journalistes de Guinée, la conférence de presse placée sous le thème : « Situation actuelle des enseignants des écoles privées et des Fondateurs » a été une occasion pour ces patrons de lancer un cri d’alarme envers les gouvernants, un SOS pour les enseignants aux partenaires Techniques et Financiers de la Guinée et toutes les bonnes volontés.
A travers une déclaration lue par Roland SOSSOU, le chargé de communication de l’AFEP-GUI a fait savoir que le monde est actuellement frappé par la pandémie du coronavirus et notre pays, la Guinée, qui n’en est pas épargné, a pris des mesures sanitaires pour contrer la propagation du virus. «Le gouvernement a adopté un plan de riposte comprenant des mesures économiques pour atténuer les graves conséquences de la pandémie sur la population, notamment les couches sociales les plus vulnérables en identifiant des secteurs de l’économie les plus impactés par la pandémie et a pris des mesures financières et fiscales pour les accompagner afin d’amortir le choc et les aider à se maintenir debout.»
Poursuivant, M. SOSSOU a rappelé que parmi les êtres les plus sensibles dans le cadre des mesures de lutte contre le COVID-19 figurent en bonne place le secteur de l’enseignement privé. « L’Etat guinéen a décidé de la fermeture générale et totale des établissements publics et privés sur toute l’étendue du territoire national. Il convient de préciser que la plupart des secteurs économiques connaissent une baisse de leurs revenus due au COVID-19 même s’ils continuent d’exercer leurs activités. »
En revanche, soutient le chargé de Communication de l’AFEP-GUI, c’est une mesure d’interdiction d’exercer qui a été imposée aux écoles. Comme pour dire que les parents d’élèves ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école et par conséquent les écoles ne peuvent pas non plus les recevoir. « Une des conséquences graves de cette mesure qui du reste est dictée par la pandémie qui menace l’équilibre du monde entier est la suspension brutale du contrat de travail des enseignants des écoles privées. Et, entraine des conséquences catastrophiques sur les écoles privées. Notamment: le non-paiement du reliquat des frais de scolarité pour 2020 par les parents d’élèves entraine une cessation des paiements (salaires et autres frais de fonctionnement) au sein des écoles privées; plusieurs écoles privées en location et / ou endettées auprès des banques, des prestataires, des fournisseurs et des institutions de microfinances ne sont plus solvables ; les enseignants des écoles ainsi que le personnel administratif assistent impuissamment à la détérioration ou la destruction soudaine et brutale de leur pouvoir d’achat. Comme corolaire, ils tombent dans le dénuement total pouvant pousser certains à la mendicité car ne pouvant plus payer les loyers de leurs résidences, la nourriture quotidienne, les frais de santé et de déplacement ; la précarité dans laquelle les enseignants et les écoles privées tombent est humainement et moralement insupportable
Aux conséquences de la pandémie s’ajoutent les effets pervers des innombrables manifestations politiques et des grèves intempestives des syndicats des enseignants.»
Si rien n’est fait, ajoute Roland SOSSOU, beaucoup d’écoles privées risquent de fermer définitivement et cela jouera négativement sur la capacité d’accueil du secteur privé. « Cela aggraverait la pléthore dans les écoles publiques dès la rentrée prochaine. Nous écoles privées et l’ensemble de notre personnel enseignant se trouvons aujourd’hui dans l’attente que pour une fois l’Etat nous viendra en aide en raison du rôle prépondérant que nous jouons dans la lutte contre l’analphabétisme et la pauvreté. Aujourd’hui en Guinée, nous représentons environ 35% des écoles, recevons 42% des élèves et employons 36% des enseignants. Nous aidons l’Etat dans un rôle qui lui revient, celui d’éduquer les enfants guinéens sans aucune distinction. »
Oumar Baillo Diallo pour Africavision7.com