Conakry, 11 décembre 2015 – A Kintinian, dans la préfecture de Siguiri, Fatoumata Cherif, 40 ans, s’active dans les mines à la recherche artisanale d’or. Comme elle, plusieurs parents travaillent dans les mines, partant très tôt de la maison et revenant à la nuit tombée. Leurs enfants sont placés sous la supervision de leurs ainés qui sont chargés de leur alimentation et de leur surveillance bien qu’étant eux-mêmes des enfants.
Les activités d’orpaillage menées à Siguiri ont été identifiées comme étant la cause fondamentale du fort taux de malnutrition aiguë (14,5%)enregistré chez les enfants de 0 à 5 ans dans la préfecture. Ce taux avoisine le seuil d’urgence humanitaire qui est de 15% et représente près du double de la moyenne nationale (8%). Les activités de recherche de l’or empêchent les parents de faire profiter leurs enfants des services essentiels de santé et de nutrition. Ces derniers ne bénéficient pas de consultations permettant de suivre leur croissance et de leur apporter des soins préventifs. Par ailleurs, l’absence des parents lors des visites domiciliaires les privent de conseils de santé et empêchent les évaluations pouvant conduire à des diagnostics précoces.
En réponse augrave problème de santé publique qui affecte les enfants de Siguiri, l’UNICEF, les partenaires et les autorités de la région de Kankan ont organisé une réponse nutritionnelle depuis la publication des résultats de l’enquête. Cette réponse inclut entre autres, la mise à disposition d’intrants nutritionnels et de médicaments essentiels dans l’ensemble des centres de santé de la préfecture de Siguiri, la formation du personnel des centres de santé de la préfecture au traitement de la malnutrition aigüe sévère, la promotion de la bonne nutrition à travers les groupements féminins et les agents de santé communautaire ainsi que la réhabilitation de l’hôpital de Siguiri en vue d’accroître sa capacité d’accueil et de prise en charge des enfants malnutris.
Au-delà de ces actions, une solution durable à la crise nutritionnelle à Siguiri est à envisager à travers des actions concertées entre les secteurs de la santé, de la sécurité alimentaire, de l’économie, des mines et de la protection sociale.