Après son échec à l’élection présidentielle du 11 octobre face au Président Alpha Condé, l’Opposition guinéenne est plus que jamais divisée. L’unité de façade qui prévalait avant le scrutin présidentiel semble avoir volé à l’éclat. Pour s’en rendre compte, il a fallu que l’Union des Forces démocratiques de Guinée de Cellou Dalein Diallo soulève la question de la nécessité de faire les « états généraux de l’opposition ».
Cette idée que ne cesse d’agiter le principal parti d’Opposition a du mal à passer chez ses pairs. Pourtant l’UFDG estime que les Etats Généraux permettraient d’éviter l’amalgame. La position de chaque parti sera connue dans l’échiquier politique.
‘’Nous allons faire les états généraux de l’opposition républicaine. Il faut que les gens aient le courage d’assumer leurs actes », ne cesse de répéter le deuxième vice-président de l’UFDG Dr Fodé Oussou Fofana au gré de ses sorites médiatiques.
‘’Une comédie politique’’, rétorque l’Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement (UGDD) de Georges Gandhi Faraguet Tounkara, qui fait remarquer que les partis sont libres dans leurs politiques.
« Nous assistons à une comédie politique organisée par ceux qui voudraient que l’on décrète ou qu’on paraphe la rentrée d’un parti politique à l’opposition. Les partis sont libres de leurs lignes politiques », répond ce parti qui a eu un peu moins de 1% à l’élection présidentielle.
Les états généraux devaient plutôt être initiés pour faire le bilan de l’opposition à la dernière élection à laquelle elle a participé en fermant l’œil sur les nombreuses anomalies qui la caractérisait, explique le parti sur son compte Facebook. Pour cette formation politique, si les États généraux sont faits juste pour que les partis viennent prêter serment « d’être de l’opposition ou de la mouvance », relève du théâtre.
A l’Union des Forces Républicaines de Sidya Touré, on estime que faire les états généraux de l’Opposition en ce moment, se rapproche un peu de l’adage qui dit : « A quoi sert le médecin après la mort ? ».
‘’Il fallait mieux faire ces Etats Généraux avant, pour que l’Opposition adopte une stratégie commune par rapport aux élections passées », explique Baydi Aribot qui s’interroge d’ailleurs sur les objectifs et les enjeux de ces Etats-Généraux à l’heure actuelle.
Même son cloche au niveau du Parti de l’Espoir pour le Développement National de Lansana Kouyaté. Interrogé sur la question, le responsable de communication du parti, a mis le pied dans le plat.
« Les gens raisonnent en fonction des humeurs. On ne pose les vrais problèmes sur la table. On ne prend pas le temps de tirer les leçons de nos erreurs. Aujourd’hui c’est ce qui est important à faire. Si nous continuons à gérer le conjoncturel, les humeurs, la colère du moment, pour faire prévaloir cela sur la raison, je pense que ça n’a pas de sens qu’on se lance dans un tel combat », a analysé François Boronou, qui rappelle qu’à l’époque un document avait été soumis par rapport à la tenue des Etats généraux, sans prospérité.
« Les mêmes personnes qui ont saboté ce projet, ce sont les mêmes aujourd’hui qui se précipitent pour demander la tenue de cela. Donc, je pense qu’il faut une rétrospection pour mieux pouvoir rebondir », déclare-t-il.
Comme on le voit donc, l’idée de la tenue des Etats généraux de l’opposition est loin de faire l’unanimité…
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