Depuis dix ans, le président guinéen et son principal opposant s’accusent mutuellement de mettre en péril la stabilité du pays. Et le débat sur la modification constitutionnelle, qui a relancé celui sur l’éventualité d’une candidature d’Alpha Condé à un troisième mandat, a encore fait monter d’un cran l’inimitié entre les deux hommes.
C’est peu dire qu’Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo ne se ressemblent pas et s’apprécient peu. Le premier est aussi direct et tranchant que le second est réservé et distant. Le président guinéen et son principal opposant se connaissent depuis longtemps. Le premier a combattu le régime de Lansana Conté, auquel le second a appartenu pendant une décennie, et voilà bientôt dix ans qu’ils s’affrontent dans les urnes – « Alpha » s’est imposé face à « Cellou » lors des présidentielles de 2010 et 2015. Dix ans qu’ils s’accusent du pire, chacun reprochant à l’autre de mettre en péril la stabilité de la Guinée.
Cette fois-ci, c’est autour de la modification de la Constitution, qui dans sa version actuelle ne permet pas à Alpha Condé de briguer un troisième mandat en 2020, qu’ils s’affrontent. Pendant des mois, le pouvoir a entretenu le flou mais, à l’issue du Conseil des ministres du 27 juin, le doute n’est plus permis. « Le président de la République a pris acte de la volonté librement exprimée par la totalité des membres du gouvernement de s’inscrire résolument dans la dynamique du référendum pour une nouvelle Constitution », a précisé le compte rendu du gouvernement.
JA