Le président guinéen Alpha Condé a annoncé ce soir le report du double scrutin – les législatives et le référendum constitutionnel – qui devait se tenir ce dimanche. « Ce n’est ni une capitulation, ni une reculade », a-t-il affirmé lors d’un discours retransmis par la télévision nationale.
« La Guinée a été depuis 1958 le champion du panafricanisme. Nous savons les sacrifices que notre pays a consenti pour soutenir les mouvements de libération. (…) C’est par responsabilité nationale et sous-régionale que nous avons accepté un report léger de la date des élections ». C’est par ces mots que le président guinéen Alpha Condé a annoncé ce vendredi soir le report du double scrutin qui devait se tenir le 1er mars.
Les électeurs étaient appelés aux urnes pour des élections législatives couplées à un référendum sur une nouvelle Constitution, dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir et l’opposition, dont les principales composantes appelaient au boycott du double scrutin.
« Ce n’est ni une capitulation ni une reculade », a insisté Alpha Condé, qui a par ailleurs précisé que le double scrutin serait reporté de « deux semaines », précisant que la Cour constitutionnelle sera consultée pour valider cette décision. « Je sais que beaucoup d’entre vous seront mécontents, déçus et révoltés. Mais la Guinée, qui était la patrie du panafricanisme, peut-elle s’isoler de ses frères? Nous disons non ! », a ajouté le président guinéen.
« Je persiste encore, et c’est important : ne seront concernés (par le scrutin à venir) que les partis qui sont déjà en compétition, c’est à dire qui sont en règle devant la Ceni, les partis déjà engagés dans la compétition électorale », a précisé le président guinéen.
L’annonce d’Alpha Condé intervient dans un contexte où plusieurs organisations internationales ont émis des doutes sur la possibilité d’organiser le scrutin dans de bonnes conditions. Ces derniers jours, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Communauté économique des Etats de l’AFrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine (UA) ont ainsi annoncé leur décision de ne pas déployer de mission d’observation lors de ces élections.
JA