Guinéennes, Guinéens
Chers compatriotes, Chers ami(e)s de la presse
L’année 2023 nous a quitté au profit d’une nouvelle année. Au regard du contexte de crises internationales qui secouent présentement notre planète, l’An 2023 a globalement été très difficile et mouvant.
Le continent africain a connu de façon spectaculaire un recule démocratique du fait des clivages sociopolitiques et des crises institutionnelles sans précédent marquées par endroits par des coups d’État, en particulier au Niger et au Gabon. Ces deux coups d’Etat viennent s’ajouter à trois autres survenus entre 2020 et 2022 au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. La guerre au Soudan en est une autre épreuve pour l’Afrique. Les violentes contestations au Sénégal, les récentes tentatives de putsch enregistrées en Sierra Léone et en Guinée Bissau viennent enrichir le tableau sombre du climat de crise sur le continent ! Ces faits interpellent chacun de nous à faire une introspection profonde sur l’organisation et le mode de fonctionnement de nos États parfois caractérisés par des systèmes de gouvernance obsolètes !
Chers compatriotes,
Dans notre pays la Guinée, l’année 2023 aura été une année éprouvante pour bon nombre de nos compatriotes. En effet, sans compter les nombreuses victimes des accidents de la route, 40.615 sinistrés des catastrophes dont 11078 suites à l’incendie du dépôt
des hydrocarbures, survenu le 17 décembre 2023 à Kaloum, ont été affectés. Nombreux d’entre eux ont perdu la vie ; d’autres ont
été blessés et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés.
Pour l’ensemble de nos compatriotes qui ont perdu la vie dans ces catastrophe et dans les accidents, je présente à leurs familles, aux autorités et au peuple de Guinée mes condoléances les plus émues. Je prie Dieu le Tout Puissant pour le repos de leurs âmes. Je souhaite à tous ceux et toutes celles qui sont encore sous traitement un prompt rétablissement.
La conjoncture économique générale continue de soumettre le panier de la ménagère à des rudes épreuves. Nombreux sont nos compatriotes qui continuent de tirer le diable par la queue.
L’environnement social reste fragile à cause des revendications salariales de nombreuses catégories professionnelles et de la
problématique de la prise en charge des enseignants contractuels. Force est par ailleurs de saluer le sursaut de la chaîne de solidarité et de compassion démontrée par nos compatriotes et plus tard renchérir par la communauté internationale à la suite de l’explosion cette fin d’année du principal dépôt d’hydrocarbures dans la capitale Conakry.
Soit dit en passant, les résolutions de la COP 28 à Dubaï en décembre dernier retiennent pour la Guinée l’insalubrité, les déchets plastiques et toxiques et le dérèglement climatique.
L’exploitation anarchique de notre faune et de notre flore dépeint ce sinistre. La destruction de nos essences végétales, dont la mangrove, affecte tout le pays, en particulier notre capitale Conakry : fortes précipitations, inondations, chaleur excessive !
J’en appelle à un effort de sensibilisation au niveau communautaire pour une gestion durable de notre écosystème.
Les relations tumultueuses actuelles entre le gouvernement et certains médias privés est un souci national qui mérite notre attention. Pour préserver certains acquis, notamment la liberté de la presse, j’invite le gouvernement a plus de pédagogie et de doigté
dans le contexte qui est le nôtre.
Pour faire de notre Justice « la boussole » qui éclaire et guide la Transition, et au regard du procès historique des événements du 28 septembre 2009, je souhaite que les magistrats agissent en toute indépendance pour ne dire que le droit.
En lisant entre les lignes les rapports du Conseil national de la transition (CNT), suite à l’examen des projets de lois de finances initiales et rectificatives, force est de constater que le déséquilibre en défaveur de la majorité de la population guinéenne persiste, après plus de deux ans d’une gouvernance qui se veut celle de refondation et de rectification. C’est pourquoi, j’invite le Président de la transition, le Colonel Mamady DOUMBOUYA à reprendre de l’initiative en vue de redonner du sens à la refondation et à la
rectification en cours.
Chers compatriotes
En ce début du Nouvel An 2024, au fond de nous tous, et dans nos conversations, chacun de nous fonde l’espoir d’un lendemain
meilleur pour la Guinée, celle d’une année de paix, de progrès et de stabilité.
Cette espérance est celle d’une Guinée démocratique avec une nouvelle constitution, qui débouche sur des élections libres,
transparentes et crédibles.
Cette espérance est aussi celle d’une Guinée fraternelle dans laquelle les diversités des populations cohabitent en harmonie et participent activement à la construction du pays.
Cette espérance est surtout celle d’une Guinée compétitive supportée par un système éducatif efficace et en adéquation avec les besoins des entreprises, des services publics et privés.
Chers compatriotes
Conformément aux premiers communiqués du Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD), un chronogramme a été négocié avec la CEDEAO en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel à la fin de l’année 2024. Ce qui reste à faire est encore important, et même très important. Malheureusement, nous déplorons quelques retards dans la mise en œuvre de
certains éléments du chronogramme, notamment la sortie de l’avant-projet de constitution, qui va susciter de véritables nouveaux débats, le démarrage effectif du recensement administratif à vocation d’état civile (RAVEC), etc. Aussi, avec environ neuf cents milliards prévus dans le projet de la loi de finance initiale 2024 sur plus de cinq milles milliards nécessaires pour l’exécution complète du chronogramme, nous réalisons tous les défis qui nous attendent en 2024.
Chers compatriotes,
À l’occasion du Nouvel An 2024, je tiens tout d’abord à féliciter et à encourager tous les vaillants militants et responsables du BL à tous les niveaux. Durant l’année 2023 qui vient de s’achever, l’engagement et la participation de chacun de vous, aux activités du parti, ont permis de faire un bond important en avant. Le parti s’approche lentement mais sûrement à son objectif ultime de conquérir le pouvoir et changer de cours de l’histoire de notre pays.
Le rêve que nous avons eu pour notre pays, depuis la création de notre parti, est encore d’actualité. Le constat que nous avons fait d’un déséquilibre en défaveur de la majorité de la population Guinéenne se présente encore avec plus d’acuité. Cela doit nous
encourager à redoubler davantage d’efforts pour continuer ce noble combat. Je souhaite à chacun de vous et à vos familles
respectives, que tous vos vœux les plus chers s’accomplissent durant l’année 2024.
A l’ensemble du peuple de Guinée, je voudrais affectueusement
exprimer mes vœux les meilleurs pour une année paisible, prospère et pleine de bonheur.
Mes vœux s’adressent à tous les Guinéens d’ici et d’ailleurs et à tous les étrangers qui vivent sur le territoire guinéen.
J’ai une pensée toute particulière à l’endroit de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs qui se battent nuit et jour pour maintenir la Guinée débout.
Mes vœux sincères s’adressent également à notre jeunesse, cette force vive de la nation en proie à de récurrentes difficultés ; une jeunesse qui, par manque de perspectives au bercail, est aujourd’hui candidate à toutes formes d’immigration.
Je ne saurais terminer ces vœux sans exprimer une pensée affectueuse aux braves femmes de Guinée. Je leur souhaite la paix,
la santé et la prospérité.
Que ce Nouvel An soit pour nous l’expression de la promotion de la paix civile et de la sécurité sociale en Guinée et sur toutes les
extrémités de la Terre !
Chers compatriotes,
Notre nation sera au rendez panafricain du cuit rond en Côte d’Ivoire. Je veux profiter de cette occasion pour d’abord féliciter les joueurs du SYLI qui vont, j’en suis sûr, vaillamment défendre les couleurs de notre nation. Je leur souhaite, ensuite, rien de moins que la victoire qui va rappeler au vaillant peuple de Guinée les exploits d’antan du Hafia Football Club.
Chers compatriotes,
Nous ne cesserons jamais de vanter les mérites d’avoir en permanence un cadre de dialogue inclusif, sans préalables, entre les acteurs sociopolitiques et le gouvernement qui prenne en compte tous les sujets préoccupants qui fragilisent la paix et la quiétude sociale dans notre pays.
C’est la raison pour laquelle je profite de cette occasion solennelle pour inviter les autorités guinéennes, notamment le Premier
Ministre de la transition et le ministre de l’administration du territoire à poursuivre les efforts de dialogue entrepris en 2022. À cet égard, je les exhorte à continuer la mise en œuvre, dans le temps, des activités du chronogramme de la transition selon l’accord avec la CEDEAO.
Chers compatriotes,
Ma foi dans la force agissante et dans la solidarité des Guinéens de tous bords reste inébranlable. Je reste profondément convaincu
en la capacité des Guinéens de trouver des solutions concertées au rétablissement de l’ordre constitutionnel et d’une amorce rapide d’une dynamique de développement dans notre pays.
Pour ma part, en tant qu’acteur politique, je militerai pour un amour
patriotique qui triomphe sur les intérêts partisans pour une Guinée démocratique, gage d’un État de droit.
Puisse le Tout-puissant faire de 2024 une année de rédemption et de résurrection pour notre chère Guinée !
Une fois de plus, Bonne et Heureuse Année 2024 !
Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens !
Je vous remercie.
Conakry, le 1er janvier 2024