Le Conseil national des organisations de la société civile guinéenne, après une analyse approfondie de la crise socio-éducative actuelle, suite au lancement du mot d’ordre de grève des syndicats de l’éducation, depuis deux semaines :
Constatons avec regret que l’Ecole guinéenne est malade, pour rejoindre les propos du Chef de l’Etat guinéen lui-même.
Cette maladie est due à un dysfonctionnement aggravé du système éducatif,caractérisé par:
1- La faiblesse du niveau, des conditions de vie et de travail des Enseignants et des élèves ;
2- L’insuffisance et l’inefficiencedes financements alloués au secteur éducatif ;
3- L’incohérence du système…
Malgré la pertinence de ce diagnostic, les reformes engagées ou en perspectives tardent à impacter sur le système dans l’objectif d’une Education universelle et de qualité pour nos filles et fils.
Dénonçons avec vigueur, l’amateurisme qu’à fait montre les ministres en charge de la fonction publique et de l’enseignement pré-universitaire dans la proclamation des résultats du concours d’engagement des niveaux enseignants et leur déploiement en pleine année scolaire, chose qui devrait intervenir pendant les vacances.
Eu égard à ce constat, la société civile, après avoir écouté les acteurs majeurs et observé la situation sur l’ensemble du territoire national :
Réaffirmons notre indignation :
Face à la décision demise en congé forcé des élèves dans tout le pays, ce qui est une preuve d’une incompétence avérée et une faible capacité d’anticipation dans la gestion des problèmes du système éducatif en général et de la présente crise en particulier.
La société civile guinéenne, prenant acte des neufs (09) points inscrits sur la plateforme revendicative du mouvement syndical guinéen :
Reconnaissons également, les avancées significatives sur ces différents points, notamment :
1- L’application pure et simple du protocole d’accord du 06 janvier 2015 et en tous ses points ;
2- La Régularisation de la situation des contractuels non engagés suite au concours2016 ;
3- La revalorisation des salaires et pensions ;
4- La revalorisation des primes de craies et de documentation des Enseignants ;
5- La Transposition transparente de la nouvelle grille salariale des fonctionnaires ;
Après évaluation à mi-parcours sur les neufs(9) points contenus dans la plateforme revendicative, les points d’échauffement restent actuellement :
– La transposition de la grille salariale et son incidence sur la valeur d’indice monétaire, sur les primes de craies et de documentation et la prise en compte de l’ancienneté.
La société civile Guinéenne ayant observé le processus à une certaine distance, estime que les conditions précaires de vie des enseignants sont dues aux poids du cout de la vie, notamment le logement sur les salaires.
Au regard des avancées et pour permettre une sortie heureuse de la crise, nous :
Recommandons :
A toutes les parties de la crise :
1- La poursuite des négociations tripartites sur la grille salariale avec pour conséquence, la suspension du mot d’ordre de grève et la reprise des cours.Cette reprise des cours doit intervenir dès cette semaine sur toute l’étendue du territoire national, afin d’éviter tout effet cumulatif de la grève sur la qualité de l’enseignement et sur les autres activités sociales. Ceci requiert de la part du Gouvernement et des partenaires sociaux : Transparence et respect des engagements.
2- Le respect strict des engagements du gouvernement sur le contenu du nouveau Protocole additionnel issu des négociations ;
3- L’accélération de la réforme du système éducatif pour répondre aux attentes en matière de qualité, Efficacité, Efficience et de débouchés.
4- Une bonne organisation du secteur du logement et du transport public pour les Enseignants dans un premier tempss, ce qui constitue une solution durable à la crise.
La Société Civile Guinéenne dans son rôle de veille, d’alerte, d’interpellation, et de propositions, exhorte les parties au sens élevé de responsabilité, de respect mutuel et de privilégier davantage la Guinée. Elle en appelle au calme et à la retenue.
Les intérêts de nos enfants sont aux dessus de tout autre intérêt. C’est pourquoi, la société civile guinéenne encourage les présentes négociations qui doivent inéluctablement aboutir à une revalorisation des conditions de vie des enseignants, mais ne doivent en aucun cas sacrifier la qualité de l’enseignement et du personnel.
La société civile est très préoccupée par la lenteur des réformes du secteur, le manque d’audace du Gouvernement et le caractère catégoriel des revendications du syndicat qui ne touchent qu’un segment des problèmes de l’Ecole.
En réitérant sa disponibilité d’apporter sa contribution à la réforme du secteur éducatif, la société civile demande aux parents d’élèves de maintenir sous la protection familiale tous les enfants jusqu’à la conclusion des négociations.
Le CNOSCG pose comme préalable à toute issue de la crise, la libération sans conditions de Elie KAMANO, au nom de la liberté d’opinion en Guinée.
Conakry le 19 février 2017
Tant vaut l’Ecole, tant vaut la vie.
Vive la Guinée ;
Vive l’Education de qualité pour tous ;
Pour que vive la démocratie guinéenne.