La conférence de deux jours, à l’initiative de l’OMS, sur la lutte contre l’épidémie du virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest depuis le mois de mars a pris fin ce 3 juillet, dans la capitale ghanéenne.
Les ministres de la Santé de onze pays de la sous-région ont adopté une « stratégie commune en vue d’accélérer la riposte contre l’épidémie » qui touche officiellement depuis le mois de mars la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone. Deux rescapés venus de Guinée étaient à Accra pour témoigner devant la conférence. Ils ont tenu à garder l’anonymat.
Elle a été diagnostiquée porteuse du virus Ebola le 13 mars dernier, hospitalisée une dizaine de jours plus tard pendant deux semaines. Rescapée d’une maladie qui n’a encore ni vaccin, ni médicaments, à quoi attribue-t-elle sa survie ? « Je l’attribue d’abord aux médecins. Quand on traite les symptômes, ça donne la force à tes anticorps de se battre contre le virus et en deuxième lieu, je l’attribue au divin. Dieu a voulu que mon heure ne soit pas encore arrivée. »
Une rescapée stigmatisée : « Ce n’est pas terminé mais ce n’est plus comme avant, confie-t-elle. Au départ, ce n’était pas facile mais aujourd’hui ça commence à aller. La compréhension est là, les sensibilisations passent. »
La jeune femme n’a pas été la seule dans sa famille à attraper le virus Ebola. « Dans notre famille, témoigne son cousin, il y a eu neuf personnes touchées. Trois sont vivantes et six personnes sont décédées. Quand nous étions nouvellement sortis de l’hôpital, déclarés guéris, les gens n’osaient pas nous approcher. Ils pensaient qu’on se promenait avec le virus. On connaît la solidarité africaine, alors quand tu perds six membres de ta famille et que tu ne vois personne pour te présenter les condoléances, c’est très difficile. »
Les deux cousins ont connu des fortunes diverses après leur guérison. La jeune femme a été renvoyée par son employeur privé, alors que le jeune homme, fonctionnaire, a repris son poste. La fièvre hémorragique et d’autres fièvres non confirmées comme étant dues au virus Ebola ont tué depuis janvier dernier 467 personnes sur 759 cas recensés dans les trois pays, avec un taux de mortalité de 61 %.
RFI