Exilé en Guinée équatoriale depuis son départ de Gambie, Yahya Jammeh vit dans une villa d’État cossue de Sipopo, à une vingtaine de kilomètres de Malabo.
Accusé de nombreux crimes, il ne devrait pourtant pas faire face à des juges de sitôt. « Nous ne sommes pas encore en mesure de le juger en Gambie. Nous avons besoin de temps », concède Abubacarr Tambadou, le ministre de la Justice, qui souhaite un « procès équitable » pour l’ex-président, s’il devait avoir lieu.
En clair, le gouvernement compte attendre les conclusions de la commission Vérité, Réconciliation et Réparation – qui a deux ans pour faire la lumière sur les différents crimes commis par l’ancien régime – avant d’intenter quoi que ce soit contre l’ancien dictateur.
Union africaine
Pour l’instant, aucun mandat d’arrêt international n’est envisagé à Banjul, mais certains ministres ne cachent pas leur volonté de le voir un jour rendre des comptes. « Une fois que nous aurons rassemblé toutes les preuves de ses crimes, je me rendrai personnellement auprès des institutions compétentes, telles que l’Union africaine, pour qu’il soit jugé, dans notre pays ou ailleurs », affirme Ousainou Darboe, le chef de la diplomatie gambienne.
JA