Dans une interview accordée à BBC, Adama Barrow, vainqueur de la présidentielle gambienne, a estimé ce vendredi qu’il n’était « pas nécessaire » que Yahya Jammeh, le président sortant, s’exile à l’étranger. Pour lui, des « pourparlers directs » pourraient suffire à résoudre la crise post-électorale.
C’est un président élu optimiste qui s’est confié, ce vendredi 13 janvier, à BBC. Alors que l’issue de la crise post-électorale dans son pays reste incertaine, Adama Barrow s’est dit convaincu que discuter avec l’imprévisible président sortant Yahya Jammeh reste la solution.
« Nous parlons indirectement avec lui, par le biais d’intermédiaires, mais je suis aussi prêt à lui parler directement. Je pense que cela permettra de résoudre le problème », a-t-il estimé à l’antenne.
Nous préférons que Jammeh reste en Gambie.
« Nous allons résoudre nous-mêmes nos problèmes, sans l’intervention de personne », a-t-il martelé. En tout cas, « c’est ce que nous préférerions », a aussitôt ajouté le vainqueur de la présidentielle gambienne du 1er décembre 2016. Ce vendredi, une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) doit s’entretenir avec le président sortant pour trouver une solution pacifique à la crise en cours depuis plus d’un mois.
Poursuivant dans la même logique, Adama Barrow a estimé qu’ « il n'[était] pas nécessaire que Yahya Jammeh demande l’asile » à l’étranger : « Nous préférons que Jammeh reste en Gambie ».
Il a toutefois appelé son rival à « respecter la Constitution » pour garantir une « transition pacifique » à la tête de l’État.
Nigeria, Guinée ou Maroc ?
À moins d’une semaine de la fin de son mandat constitutionnel – celui-ci arrive à terme le 18 janvier -, Yahya Jammeh campe encore au palais présidentiel et conteste les résultats de la présidentielle, après les avoir, dans un premier temps, acceptés. Depuis, la Cedeao s’active à proposer différents scénarios de sortie honorable à Yahya Jammeh.
Les députés nigérians ont appelé jeudi 12 décembre le président Muhammadu Buhari, qui dirige la médiation régionale, à envisager « d’offrir au président sortant Yahya Jammeh un refuge sûr au Nigeria pour vivre en sécurité, comme moyen de mettre fin à l’impasse politique en Gambie ».
D’autres destinations, comme le Maroc ou la Guinée, seraient également évoquées comme protentielles terres d’asile du futur ex-président Jammeh, en raison notamment de ses liens familiaux avec des ressortissants de ces pays.
JA