La procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, pourrait être auditionnée par la Commission réconciliation et vérité, chargée d’enquêter sur les crimes commis pendant les vingt-deux ans du régime de Yahya Jammeh.
Dans une autre vie, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a servi la justice de son pays. Elle a même été ministre de la Justice, d’août 1998 à mars 2000. Or, par deux fois, des témoins l’ont citée. L’un d’eux l’accuse de ne pas avoir soutenu son droit à être défendu par un avocat du temps où elle était procureure adjointe, lors d’un procès qui remonte à 1995.
Un autre lui reproche d’avoir, à la même époque, ignoré les tortures qu’il avait subies. Des accusations que Fatou Bensouda a « catégoriquement niées » dans une réponse qu’elle a fait parvenir à JA. Serait-elle prête à témoigner ? La procureure assure qu’elle n’aurait « aucun problème à se présenter devant la Commission », mais un de ses collaborateurs précise qu’il faudrait au préalable « vérifier qu’il n’existe aucun obstacle institutionnel à sa participation ».
Toutefois, une source proche du dossier estime qu’Essa Faal, le procureur de la TRRC, et le ministre gambien de la Justice « ont clairement donné le sentiment qu’ils n’avanceraient pas sur ce terrain. Dans l’état actuel des choses, il n’y a pas de risque qu’elle soit convoquée ».
JA