Après s’être vu retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2019, le pays a fait le nécessaire pour pouvoir accueillir l’édition 2021, mais la pandémie de Covid-19 a finalement conduit au report de la compétition à 2022.
Le chantier du stade d’Olembe échappe au confinement. De jour comme de nuit, le millier d’employés mobilisés pour la construction de la plus grande infrastructure sportive de Yaoundé continue de s’activer. Et ce malgré les mesures sanitaires prises par le gouvernement pour enrayer la propagation du Covid-19 dans le pays.
En cette mi-mai, les ouvriers poursuivent le « piquetage du gazon » sur l’aire de jeu, laquelle laisse désormais apparaître un tapis verdoyant. Selon Franck Mathière, le vice-président de Magil construction, l’entreprise canadienne chargée des travaux, le complexe sportif sera totalement opérationnel en octobre, soit trois mois avant le début du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) prévue en janvier 2021, et plus d’un an avant la CAN qui se tiendra désormais en janvier 2022.
Peu avant l’annonce des nouvelles dates de ces compétitions par le président de la CAF Ahmad Ahmad, le ministre camerounais des sports, Narcisse Mouelle Kombi, avait engagé une visite des différents chantiers disséminés à travers le pays. Ce qui lui a permis de vérifier que tous étaient sur de bons rails.
Ainsi, Douala affiche deux stades flambant neufs, et seules les voies d’accès de la ville sont encore en travaux.
Tourner la page du fiasco de 2019
Idem à Bafoussam, où la voirie connaît un renouvellement intégral en vue des compétitions à venir. À Garoua, la construction du stade Roumde Adja est terminée, tandis que la rénovation du principal hôtel de la ville est sur le point de s’achever.
Le stade de Limbe, qui a déjà accueilli en 2016 la CAN féminine, n’attend plus que le ballet des équipes et des supporteurs, tout comme le deuxième site retenu à Yaoundé, celui de Mfandena.
Pour tourner la page du fiasco de 2019 – quand l’organisation de la compétition avait été retirée au Cameroun pour cause de retards dans les travaux d’infrastructures – et se projeter vers la CAN 2022, les autorités ont pris des mesures fortes.
La principale fut de résilier, en novembre 2019, le contrat du groupe de BTP italien Piccini, chargé des travaux du complexe sportif d’Olembe après en avoir remporté, en décembre 2015, le marché de 160 milliards de F CFA (244 millions d’euros).
Celui-ci a alors été réattribué à Magil construction pour donner un coup d’accélérateur au projet. L’entreprise canadienne venait d’assurer, à Douala, la lourde réhabilitation du stade de la Réunification et avait repris le chantier de la route Pénétrante-Est à une entreprise chinoise défaillante.
À la fin de l’ensemble des travaux, le Cameroun devrait ainsi mettre à la disposition de la CAF sept stades de compétition et 25 terrains d’entraînement. Pour roder les infrastructures, le Cameroun a hérité de l’organisation d’une nouvelle compétition qui servira de test grandeur nature : les demi-finales et la finale de la Ligue africaine des champions, qui se déroulera en septembre prochain.
« Un sentiment de soulagement »
« C’est un sentiment jubilatoire dans la mesure où ces importantes décisions confortent notre volonté d’accueillir de très importantes compétitions continentales que sont le CHAN et la CAN. Auxquelles on peut ajouter la Ligue africaine des champions », a assuré le ministre camerounais des sports Narcisse Mouelle Kombi après le nouveau report de la CAN.
« C’est aussi un sentiment de soulagement en raison du contexte marqué par la pandémie du Covid-19. Il y avait comme un brouillard qui obstruait la programmation des compétitions de la CAF. Avec les décisions prises, les perspectives sont plus claires », a-t-il ajouté.
Il ne reste dès lors plus qu’à rattraper les quatre journées des éliminatoires de la CAN 2022 restantes. Sur ce point, la CAF a indiqué que les matchs restants seront programmés tout au long de l’année 2021.
JA