En conférence de presse ce mercredi 1er février, le porte-parole des fonctionnaires immatriculés non pris en charge par l’Etat, a apporté un démenti formel, suite à la récente sortie du chef de cabinet du ministre de la Fonction Publique, Mohamed Traoré, qui les prévenait en ces termes : «Personne n’accédera à la fonction publique avec des faux diplômes».
Dans ses explications, Pierre Koly Goépogui a rappelé que Mohamed Traoré a été écarté de leur dossier depuis 2014 parce qu’il a voulu falsifier une décision prise par son ministre. «J’ai le document avec moi», a-t-il précisé.
Poursuivant, il a indiqué, avec copie en main, que le 16 septembre 2011, il a été demandé à tout détenteur d’arrêtés d’engagement de constituer ses dossiers. Le 3 décembre 2012, rappelle M. Goépogui, Mme Baldé Hadja Mariama Bah, alors ministre de la Fonction Publique, a fait la même remarque au niveau des fonctionnaires immatriculés non pris en charge par l’Etat. «C’est le même chef de cabinet Mohamed Traoré, qui nous traite comme des personnes ayant des faux diplômes, qui avait piétiné nos dossiers».
C’est ainsi, précise Koly Goépogui, est né le Collectif des fonctionnaires immatriculés et non pris en charge par l’Etat. «Nous avons la lettre signée par le porte-parole du gouvernement Albert Damantang Camara qui date du 17 mars 2015 portant la régularisation de notre situation. En 2014, sous le contrôle du Premier ministre Mohamed Saïd Fofana, un rapport a été dressé, qui parle également de la régularisation des situations des fonctionnaires immatriculés non pris en charge par l’Etat. Après cet acte, nous étions très convaincus que notre situation serait réglée. Mais, dommage », a-t-il regretté.
Après tout cela, il y a eu un procès-verbal liant le collectif au gouvernement pour la régularisation des 5 565 détenteurs d’arrêtés d’engagement dont 2 000 étaient déjà traités, souligne M. Goépogui, qui rappelle que c’était le 12 novembre 2015. «Le PV est signé par le porte-parole du gouvernement Damantang Albert Camara, les ministres Sékou Kourouma de la Fonction Publique, Ansoumane Condé du Budget et moi-même. Par la complicité du chef de cabinet, ils ont profité en créant un autre collectif alors qu’il n y a jamais eu deux collectifs », a-t-il dénoncé.
«Ils ont parlé de 5 565 alors qu’en réalité nous sommes 2000. Donc, il faut passer par tous les moyens pour récupérer ce gap. Quand j’ai montré le document falsifié à Sékou Kourouma, il n’a pu faire aucun commentaire. C’est ce jour que j’ai compris qu’il y a un lobby derrière cette affaire», a-t-il révélé.
«Le 22 mars 2016, le même chef de cabinet Mohamed Traoré a créé une autre commission. Dans cette vidéo que je mets à votre disposition, le ministre Kourouma avait publiquement retiré le dossier des mains de son chef de cabinet M. Traoré. Je me réserve sur beaucoup de choses que je dévoilerais devant le chef de l’Etat Alpha Condé», a-t-il lancé.
Dans cette petite vidéo, qui date de 2015, que M. Koly Goépogui a mise à la disposition de Guinéenews, le ministre Sékou Kourouma a reconnu que certains fonctionnaires immatriculés non engagés à la fonction publique ont payé de l’argent pour bénéficier des arrêtés d’engagement. Ensuite, il a dénoncé que dans ces mêmes arrêtés d’engagement, qu’il soit vrai ou faux, sur 10 cas, il y a 5 ou 6 qui sont déjà dans la fonction publique, immatriculés et ils prennent leurs salaires. «Pourquoi on va vous dire que vous avez des faux arrêtés», s’est-il interrogé.
https://www.youtube.com/my_videos_annotate?v=drPjJxawC_0
Lisez l’intervention que le ministre Kourouma a faite devant le collectif des fonctionnaires immatriculés non pris en charge par l’Etat :
«Nous nous sommes entretenus avec le collectif. Nous avons mis les choses au point. J’avais mis sur pied au départ une commission de travail qui comportait les membres du collectif et les représentants du ministère de la Fonction Publique. La carence se situe au niveau du fonctionnement de cette commission. Il s’agit du manque de dialogue et de communication entre le collectif et le cabinet (…) J’ai toujours dit que vous êtes doublement victimes. Vous avez eu des arrêtés d’engagement à quel prix ? D’abord comment beaucoup d’entre vous ont eu des arrêtés d’engament ? Certains d’entre vous ont payé de l’argent à des cadres du département pour être à la fonction publique. Vous trouvez aussi que dans ces mêmes arrêtés d’engagement, qu’il soit vrai ou qu’il soit faux, sur 10 cas, vous trouverez que 5 ou 6 sont déjà dans la fonction publique, immatriculés et ils prennent leurs salaires. Alors, pourquoi on va vous dire que vous avez des faux arrêtés… La commission que j’ai mise en place, n’a pas fonctionné parce que mon département n’a pas travaillé en concert avec le collectif. Chacun avait des statistiques différentes. Maintenant que tout est fait, je ferais une communication le plus tôt possible après avoir posé le problème devant le conseil des ministres. A partir du moment où vos arrêtés ont été signés par les ministres de la République, cela vous donne automatiquement des droits qu’on ne peut pas nier. Nous allons finaliser le dossier de tout le monde sans exception».
Voir la vidéo : https://youtu.be/tB_WdZ25634
Guinéenews