L’un des points abordés le samedi 27 avril à l’assemblée générale ordinaire de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a été celui du fichier électoral guinéen. Sur ce sujet, le président de l’UFDG a, au cours de son intervention, fait des révélations devant ses militants et dont nous vous proposons de lire dessous :
« Nous avions de forte appréhension sur la fiabilité du fichier électoral. Nous nous sommes battus pour exiger qu’il soit audité pour savoir si nos appréhensions sont fondées ou pas. Parce qu’il y avait des anomalies statistiques qui fondaient ces appréhensions. Entre 2010 et 2015, dans certaines régions, le corps électoral a augmenté de plus 50%, dans d’autres régions 17%.
Le corps électoral guinéen est passé de 39 % à 54 % de la population. Alors que tous les pays voisins, le Sénégal, la Côte d’Ivoire par exemple, c’est 30, 32 et 35 % de la population. Pourquoi chez nous, c’est 54 % de la population ? On s’est entendu lors du dialogue d’octobre 2016, que ce fichier soit audité par des experts internationaux pour nous situer, avec l’appui technique et financier de l’Union Européenne, des Nations Unies et de l’organisation international de la francophonie.
Ils ont voulu influencer les experts pour qu’ils ne ressortent pas les faiblesses du fichier, mais ils ont résisté à la pression de l’Etat. Cet audit a été obtenu au forceps. Le rapport a été déposé depuis septembre 2018, les gens font le constat qu’on n’a pas de fichier. Dans le cadre du coup KO de 2015, trois millions de guinéens sont recensés sans être confrontés à d’autres fichiers pour s’assurer qu’ils n’étaient pas recensés pour éliminer les doublons.
Ce qu’ils font, c’est supprimer le système d’élimination des doublons. Parmi les trois millions, certains se sont recensés 4 fois comme le maire adjoint de Kankan l’avait fait le même jour. Ils n’ont pas voulu procéder au dedoublonnage. Ils étaient en train de créer un fichier sur mesure pour le coup KO. Un million 564 mille électeurs n’ont pas d’empreintes digitales, et on dit que c’est un fichier biométrique.
Nous avons maintenant plus de 4 millions 500 mille électeurs mal recensés sur plus de 6 millions. On veut aller à des élections avec ça. Mais nous, nous ne le ferons pas. Avant l’audit, nous avions des appréhensions, maintenant nous avons la certitude preuve à l’appui que le fichier a été taillé sur mesure pour donner à Alpha Condé le coup KO.
L’accord d’octobre comportait deux dispositions, on allait aux élections locales avec ce fichier, mais une fois les élections locales terminées, on doit l’assainir avant d’aller à toutes élections nationales. C’est un défi, soyez mobilisés, on ne va pas l’accepter. Avec Alpha Condé, vous n’avez aucun moyen de faire respecter la loi si ce n’est pas la rue. Soyez donc prêts, nous allons lancer le mot d’ordre pour les manifestations contre le troisième mandat mais aussi pour l’installation des chefs de quartier et pour l’organisation des élections du conseil régional ».
Source : guineenews.org