a Guinée a l’air de se diriger inexorablement vers une nouvelle crise politique, avec la rupture de dialogue entre le pouvoir et l’opposition. L’opposition s’est vu en effet renvoyer par le Premier ministre à mieux se pourvoir,
à travers une lettre réponse qui n’a répondu quasiment à aucune préoccupation de Cellou Dalein Diallo et ses pairs, qui insistent sur le respect des accords de juillet 2013.
Au cours d’une réunion de crise qui s’est déroulée mardi à la résidence privée du président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, l’opposition a réagi à la lettre du Premier ministre Mohamed Saïd Fofana. On se souvient que celui-ci avait invité les partis politiques à recourir au parlement ‘’comme cadre privilégié de dialogue inclusif’’.
Mohamed Saïd Fofana qui répondait ainsi à une demande de l’opposition pour la mise en place d’un cadre de dialogue, a mis l’occasion à profit pour rappeler aux opposants que ‘’le peuple de Guinée en s’exprimant le 28 septembre 2013 dans la plénitude de sa souveraineté, s’est doté d’une nouvelle assemblée nationale, qui constitue un cadre légal de dialogue et de débats démocratiques destinés aux partis politiques.
’’ Pour lui, il s’agissait donc là ‘’d’une avancée significative, et qu’il encourageait ainsi les partis politiques à y recourir.’’ Chose qui n’a pas été vu d’un bon œil par l’opposition, qui a jugé nécessaire de tirer les leçons. Ainsi au sortir d’un huis clos qui a duré environ deux heures, le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla a confié ceci à la presse: « Nous avons déploré la réponse du Premier ministre qui n’a pas daigné répondre favorablement à cette demande de concertation. Mohamed Saïd Fofana s’est contenté de déclarations qui ne s’appuient sur aucun fait réel, sur aucune volonté
politique clairement exprimée par le pouvoir», a regretté l’opposant.
Comme mesure prise au cours de cette plénière, Aboubacar Sylla a indiqué que l’opposition a décidé de d’écrire de nouveau une correspondance au Premier ministre. « Ceci pour réagir à ces
propos qui sont dans ce courrier, afin de demander de nouveau l’ouverture d’un cadre de concertation. Nous avons décidé de prendre l’opinion internationale à témoin, en saisissant toute la communauté internationale, toutes les composantes, bref tous ceux qui ont participé au dialogue du 3 juillet 2013 et qui ont apposé leur signature», a tenu à souligner Sylla. Le président de l’Union des
forces du changement (UFC) n’a pas manqué de dire aussi que l’opposition s’apprêtait à interpeller l’Assemblée nationale autour de la question relative au respect de l’accord du 3 juillet.
«L’opposition entend initier prochainement des résolutions au niveau de l’Assemblée nationale, en lui demandant de se prononcer en faveur de l’application des accords. Ce, en interpellant toutes les parties signataires de cet accord, de leur demander chacune en ce qui la concerne, de respecter les engagements auxquels elle a librement souscrit au titre de cet accord.»
Pour finir, le porte-parole de l’opposition a fait cas de la persévérance de l’opposition à contraindre le pouvoir à la relance du dialogue. Mais au cas où, le gouvernement continuerait à faire la
sourde oreille, la rue pourrait de nouveau parler, selon l’opposant. «Nous allons donc continuer à faire des efforts dans ce sens, mais nous avons déjà décidé au cas où cette impasse politique se
poursuivrait. Nous commencerons nos manifestations sur les places et les voies publiques conformément aux garanties accordées par la constitution si toutes ces démarches n’aboutissent pas», telle est la teneur du message que Dalein et ses pairs ont tenu à envoyer à Alpha Condé, dans ce climat politique qui devient de plus en plus délétère.
In L’Indépendant