Pendant que l’UFDG justifie son mariage scellé récemment à Ouagadougou avec les FPDD de l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, un haut responsable du parti jette l’éponge. Son nom, Siradiou Diallo, désormais ancien membre du Bureau Exécutif National et Ancien Secrétaire national chargé des Institutions internationales. Il a préféré MEDIAGUINEE -votre quotidien- pour officialiser sa décision de quitter Cellou Dalein Diallo et son parti. Les raisons? Lisez plutôt la lettre de démission…
Bruxelles le 07 juillet 2015
Lettre ouverte à
Monsieur Cellou Dalein Diallo
Président de l’Union des Forces
Démocratiques de Guinée(UFDG)
Objet: Démission de l’UFDG
Monsieur le Président,
C’est avec détermination et dévouement qu’en 2007 je me suis engagé au sein de l’UFDG. J’ai aussitôt mis en place avec d’autres militantes et militants, la Fédération du Benelux (Belgique-Pays-Bas et Luxembourg). Ce travail malgré de nombreuses difficultés de départ a ainsi pu mettre sur pied la fédération phare de l’UFDG en Europe.
L’implantation et le dynamisme de cette structure ont également permis en très peu de temps au parti de devenir la plus grande formation politique guinéenne représentée en Belgique et aux Pays-Bas.
J’ai travaillé à ce succès avec conviction et abnégation. Prenant le plus souvent de nombreuses initiatives accompagnées d’actions efficaces afin de permettre le rayonnement du parti dans ma zone de compétence. Les faits et les résultats obtenus en attestent largement.
De ma date d’engagement pour le parti à ce jour, soit presque 8 ans, je me suis investi inlassablement dans les combats de l’UFDG pour les nobles valeurs de démocratie, de justice et de défense des droits de l’homme, sans oublier l’instauration d’un véritable état de droit en Guinée sous-tendu par des idéaux de développement et de prospérité de notre nation.
Durant toutes ces années, je pense avoir été d’une absolue loyauté et j’ai toujours avec conviction et opiniâtreté, œuvré pour préserver et renforcer la cohésion interne du parti.
Bref, je crois avoir donné le meilleur de moi-même.
Aujourd’hui, lorsque je fais un bilan de la situation et de mon expérience personnelle au sein de l’UFDG, je ne peux que déchanter et éprouver une profonde désolation! Il suffit de regarder avec un peu de lucidité la réalité du fonctionnement interne du parti pour le comprendre. D’autres l’ont d’ailleurs déjà dit bien avant moi.
Depuis quelque temps, et par la force des choses je me suis mis en congé du parti, ne m’impliquant dans aucune de ses activités officielles. Vous en connaissez les raisons!
A cause de la longue crise interne au sommet… qu’a connu il n’y a pas si longtemps le parti, je me suis volontairement abstenu de poser tout acte personnel de mise en question, afin de ne pas ajouter au tumulte dans cette période du difficile combat collectif de l’UFDG.
Écrire ce courrier a été pour moi, une tâche fort désagréable à laquelle j’ai longuement et minutieusement réfléchi.
Aussi, c’est avec un profond regret, que je viens par la présente, vous notifier officiellement ma démission de membre du Bureau Exécutif National, de Secrétaire national chargé des Institutions internationales et donc de l’UFDG ; et ce, à compter de ce jour.
Vous comprendrez aisément les raisons qui m’ont amené à prendre cette décision. A dessein je ferai l’économie d’explications… quand bien même j’aurais pu en dire plus pour la clarté des faits!
J’ajouterai simplement aussi que je ne me sens plus en accord avec le mode de fonctionnement du parti et sa tactique politique du moment… Et après tout, une stratégie politique se juge à ses fruits.
Je quitte le parti avec le sentiment du devoir accompli, même si je ressens une certaine frustration dans le sens où j’aurais vraiment aimé que celui-ci soit encore plus fort, plus uni et prêt à gouverner notre pays.
J’ai bien conscience du fait que cette décision pourrait peiner beaucoup de membres et sympathisants de l’UFDG, mais je le dis, ce départ n’enlève rien aux liens que j’ai tissés et qui m’unissent aux nombreux militantes et militants du parti avec lesquels j’ai eu plaisir à travailler et, avec lesquels je suis sûr que d’une façon ou d’une autre, j’aurai nécessairement à collaborer à nouveau fraternellement dans l’avenir.
C’est la raison pour laquelle cette lettre de démission se veut sobre et modérée.
Je terminerai en ayant une pensée toute particulière, d’abord pour le Doyen Bah Mamadou, qui malheureusement nous a quittés, mais dont je tiens à dire ici que je me réclame d’être un des dignes héritiers pour les valeurs de démocratie, de liberté et de développement qu’il a toujours prônées et ce jusqu’à son dernier souffle. C’est pour nous tous un devoir primordial de ne pas l’oublier. Ensuite, pour tous les compagnons de route depuis toutes ces longues années de militantisme. Enfin, pour tous ceux et toutes celles, qui avec leur cœur et leurs valeurs défendent le parti, et partagent mes sentiments et peuvent me comprendre.
Bien entendu, ma démission de l’UFDG ne signifie pas pour autant renonciation à mon engagement politique pour l’avènement et la consolidation d’une véritable démocratie et d’un État de droit en Guinée.
Mon combat va se poursuivre désormais sous d’autres formes et ailleurs, avec le même rêve et la même passion de voir mon pays sortir de l’ornière.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations les meilleures.
Siradiou DIALLO
Ancien membre du Bureau Exécutif National
Ancien Secrétaire national chargé des Institutions
internationales