«La candidature de Dadis n’est pas une patate chaude dans la main. En l’élisant, nous nous sommes basés sur certaines vertus qu’il possède, notamment, celle de probité morale, d’intégrité, de transparence, de patriotisme, de sincérité et d’équité dans la gestion des affaires de l’Etat».
Un entretien réalisé par Fodé Sita Camara
Conakry, 26 mai (AGP)- Notre Rédaction a rencontré récemment le porte-parole du parti, Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement (FPDD), Manimou Maxime. Entretien au cours duquel, les questions politiques du pays ont été abordées, particulièrement celles liées à la création de son parti et le choix de son président, Moussa Dadis Camara, actuellement en exil, à Ouagadougou (Burkina Faso)
Lisez l’intégralité de cet entretien à bâtons rompus !
SVP ! Parlez-nous de la genèse de votre parti?
Manimou Maxime (MM) : Le Parti des Forces Patriotiques pour la Démocratie et le Développement a vu le jour le 11 avril 2012. Et ce parti est une organisation qui regroupe en son sein, des guinéens sans distinction d’ethnie, de croyance religieuse, de sexe, et autour des idéaux de paix, de liberté, d’union, de solidarité, d’égalité, de fraternité, d’honnêteté et du patriotisme en vue de l’émergence d’une société guinéenne travailleuse, démocratique et développée.
Les principes du parti sont le respect des droits d’égalité entre tous les guinéens, la culture constante de la solidarité, de l’unité, de la démocratie, du patriotisme et l’instauration d’une politique fondée sur le respect de la souveraineté du peuple et de l’indépendance nationale.
Les FPDD constituent un parti national autrement dit, il est grandement ouvert à tous les guinéens. Notre souhait, c’est d’implanter le parti dans toutes les sous-préfectures, préfectures, et régions de la Guinée. Nous sommes prêts à faire de la Guinée, une nation unie et prospère.
AGP : Vous venez de choisir Moussa Dadis Camara comme président de votre parti. Qu’est-ce qui explique ce choix ?
MM : Ce choix n’est pas un choix fortuit. Vous savez qu’en Guinée, nous avons perdu beaucoup de valeurs et parmi elles, nous avons perdu une valeur fondamentale qui est l’unité nationale. En Guinée, l’unité nationale n’est qu’un vain mot. Aujourd’hui, chacun se sert de sa communauté pour faire la politique. On s’est dit donc, pourquoi ne pas faire la différence.
En élisant M. Moussa Dadis Camara, nous nous sommes fondés principalement sur certaines vertus qu’il possède notamment, ses vertus de probité morale, une véritable vertu du président Moussa Dadis. Aussi, ses vertus d’intégrité, de transparence, de patriotisme, de sincérité et d’équité dans la gestion des affaires de l’Etat.
Le court séjour qu’il a fait à la tête de l’Etat guinéen, on sait comment il s’est pris face aux problèmes de la nation. En neuf (9) mois, tout marchait très bien malgré le blocage total de la Communauté Internationale, notamment dans le cadre des financements et autres…. Mais, aucun salaire n’a retardé, les chantiers étaient ouverts dans le pays, les bourses des étudiants payés à temps, les fonctionnaires correctement payés, il n’y a pas eu de difficulté pendant ce temps. Alors, nous nous sommes dit qu’avec un tel homme, le pays peut aller de l’avant.
Ensuite, nous connaissons son pragmatisme dans la prise de décisions sur les questions brûlantes de la nation. Ce qui nous a surtout motivés pour l’élire à la tête de notre parti, c’est que c’est un président rassembleur. Aujourd’hui, il faut à la tête de l’Etat, quelqu’un qui rassemble les guinéens. Et vous pouvez convenir avec moi, que le court séjour qu’il a eu à la tête de l’Etat guinéen, il a réussi à réunir tous les guinéens autour de lui.
A cause donc de ces vertus citées plus haut, nous avions décidé de lui nommer à la tête de notre parti pour ramener tous les guinéens sur la même table. C’est lui seul aujourd’hui, qui peut unir et rassembler les guinéens autour d’un idéal commun.
AGP : Votre parti compte se présenter à la présidentielle du 11 octobre prochain, vous ne trouvez pas vite parti en besogne ?
MM : Pas du tout ! Au contraire, je me dis que nous avons d’ailleurs retardé. Parce que, aller vite en besogne, c’est comme si on n’était pas du tout préparé. On a déjà un président qui a de l’expérience dans la gestion des affaires de l’Etat. Donc, on se dit au contraire, au lieu qu’on nous dise qu’on est vite parti en besogne, nous avons plutôt retardé dans cette politique. Alors, nous disons que le moment est donc opportun pour aller sur l’arène politique.
AGP : Beaucoup pensent que la candidature de M. Moussa Dadis Camara est comme une patate chaude dans la main. Puisqu’il est cité dans l’affaire du massacre du Stade du 28 Septembre dont la CPI s’est aussi saisie du dossier. Quel est votre point de vue !
MM : Franchement, c’est le lieu et le moment pour moi de m’incliner devant la mémoire des victimes de ce massacre du 28 Septembre. Je suis désolé, je suis très sensible à ce massacre parce que c’est des guinéens qui sont morts en ne cherchant que le bien-être.
Ce que je peux dire à ce niveau, c’est que, lorsqu’il s’agit du président Moussa Dadis Camara, nous le savons tous qu’après ce massacre, le président Dadis a été écouté en tant que témoin, mais pas en tant qu’un inculpé. Jusqu’à preuve du contraire, le président Dadis n’est pas inculpé dans cette affaire. Ce que je peux vous dire, c’est de laisser la justice faire son travail, d’identifier les auteurs de ce massacre. N’étant pas juriste, je ne souhaiterais pas trop m’aventurer sur ce domaine. Mais, j’aimerais que vous acceptiez que l’on se remette tous à la justice guinéenne qui est une justice à laquelle, j’ai confiance et qui va correctement faire son travail. Et je réclame haut et fort, que justice soit faite sur ce massacre du 28 septembre.
AGP : Ces derniers temps, le pays a connu des manifestations à caractère politique où des cas de morts et de blessés graves ont été enregistrés par endroit. Selon vous, qu’est-ce qui manque aux politiques ?
MM : C’est une question très pertinente. Vous savez, depuis très longtemps, les politiques sont détournés de leur véritable vocation. Celle, non seulement d’amener les guinéens autour de la table, mais aussi, de leur permettre d’adhérer à leurs idéaux parce que tout simplement, ces idéaux sont en faveur de toute la nation guinéenne.
Pensez-vous qu’on peut développer une nation lorsqu’on voit au noir, tout ce que fait le pouvoir en place ? Je dirai non ! L’ethnocentrisme joue jusqu’à présent sur les politiques guinéens. Les gens pensent qu’en se servant des ethnies, tout sera réglé ? Je dirai non !
Ce qui leur manque, c’est d’abord l’intérêt supérieur de la nation. Il faut prôner la paix, il faut que les choses se passent de façon pacifique. On peut ne pas faire la violence et se faire attendre. Cette notion d’unité nationale, de dialogue, manque beaucoup aux politiques guinéens. Ils n’aiment pas dialoguer, et à cette allure-là, nous ne pourrons pas construire la Guinée.
AGP : Votre mot de la fin ?
MM : Que les gens se rendent compte que la candidature du président Moussa Dadis Camara n’est pas une patate chaude dans la main. Parce que tout simplement, il a été cité dans l’affaire de 28 septembre.
Il a été cité parce qu’à l’époque, c’est lui qui était à la tête de l’Etat. Donc, il y a de quoi qu’il soit cité. Mais cela ne veut pas dire qu’il est responsable de tout ce qui s’est passé. C’est à la justice de faire son travail. Le président Moussa Dadis vient dans la politique pour contribuer à la prise des décisions de l’intérêt supérieur de notre nation.
Je demande à tous les guinéens de soutenir sa candidature. Nous avons aujourd’hui, un président Dadis complètement expérimenté, parce qu’il a eu à tirer beaucoup de leçons sur tout ce qui s’est passé. Il est prêt à travailler plus qu’avant.
AGP