Le 31 octobre, Blaise Compaoré a quitté précipitamment le palais présidentiel de Kosyam, à Ouagadougou. Un long périple se préparait jusqu’à Yamoussoukro. Une opération menée sous la houlette de la France, a appris « Jeune Afrique ».
Blaise Compaoré quitte le palais de Kosyam vers midi, le vendredi 31 octobre. Déjà en contact avec les autorités françaises, il prend la direction de Pô, dans un convoi de 28 véhicules civils, sous escorte militaire. Il n’aura cependant jamais le temps d’atteindre son fief du sud.
Averti que la population l’y attend, le convoi est arrêté dans la région de Manga et de Nobéré à environ cinquante kilomètres au nord de Pô.
C’est alors que la France entre véritablement en jeu. Un hélicoptère français, probablement des forces spéciales basées à Ouagadougou, est envoyé sur les lieux, a appris Jeune Afrique de sources diplomatiques concordantes. L’appareil exfiltre Blaise Compaoré et quelques proches, tandis que la majeure partie des membres du convoi est laissée sur place pour des raisons logistiques, avant de se diriger nuitamment vers le Bénin.
L’ancien président est ainsi héliporté vers Fada N’Gourma, à une centaine de kilomètres dans l’est du Burkina. Là, une piste d’atterrissage a permis à un avion français venu de Côte d’Ivoire de se poser. Le groupe embarque à son bord et décolle en direction de Yamoussoukro, où il arrivera en fin d’après-midi.
« Cette évacuation, nous ne l’avons pas faite nous-mêmes », affirmait pourtant Hollande
Lundi, le président français, François Hollande, avait déjà avoué que la France avait joué un rôle dans l’exfiltration de Blaise Compaoré vers la Côte d’Ivoire. « Cette évacuation, nous ne l’avons pas faite nous-mêmes, mais nous avons fait en sorte qu’elle puisse se faire sans drame », avait-il seulement expliqué.
L’ex-chef de l’État burkinabè réside désormais à l’hôtel Président de Yamoussoukro, avec son épouse. Il y reçoit notamment la visite du président ivoirien, Alassane Ouattara, mardi après-midi.
AFP