Ce lundi 3 août 2015, la justice éthiopienne a condamné à des peines très lourdes 18 islamistes. Tous sont accusés de « terrorisme » et d’ « incitation à la violence ».
Un tribunal éthiopien a condamné, ce lundi 3 août 2015, 18 islamistes à des peines très sévères, allant de sept à vingt-deux ans de prison. Ces derniers sont accusés d’avoir perpétré des actes de terrorisme et de vouloir mettre en place un gouvernement religieux.
De source proche, un journaliste et 13 autres personnes ont écopé de lourdes condamnations pour « terrorisme » et « incitation à la violence ». Les 18 condamnés ont déjà purgé des peines de 3 ans dans des geôles éthiopiennes. Selon les médias, leur procès avait démarré il y a un mois.
Leur condamnation a eu lieu en 2012, sous la loi anti-terroriste. Parmi eux, quatre ont été condamnés à 22 ans de prison ferme. Leusr identités ont été dévoilées par la presse. Il s’agit d’Oustaz Aboubakr Ahmed, Ahmedin Jebel, Yasin Nourou et Kemil Shemsu. Toujours à en croire les médias, cinq des accusés ont écopé de 18 ans de prison, 5 autres de 15 ans et les quatre (dont le journaliste) ont écopé de sept ans de prison.
Toutefois, la condamnation des 18 accusés ne fait pas l’unanimité. Indignés, les activistes musulmans ont dénoncé le procès. Selon Dimtsachin Yisema, membre d’un groupe qui milite pour la libération des islamistes, le procès est « injuste ». Il ira plus loin taxant le tribunal de haute instance de « tribunal kangourou ».
Ces condamnations revêtent un caractère symbolique. Pour rappel, le pays a récemment accueilli le président des États-Unis, Barack Obama. Lors de cette visite, le président américain avait réaffirmé l’engagement des Etats-Unis à soutenir l’Ethiopie dans de nombreux domaines, notamment dans la lutte contre le terrorisme. Obama avait aussi appelé le gouvernement éthiopien à fournir des efforts en matière de droits de l’Homme.
Le gouvernement éthiopien est souvent accusé d’étouffer les mouvements de contestation sur son territoire. Un constat qui avait poussé certains groupes activistes à critiquer sévèrement le voyage d’Obama dans ce pays, où les journalistes ne jouissent pas d’une liberté totale.
A cela s’ajoutent des confrontations d’ordre politique qui divisent profondément le pays composé d’une grande majorité de chrétiens copte et d’une minorité de musulmans. En mai dernier, le parti au pouvoir dirigé par le Premier ministre, Hailemariam Desalegn, avait remporté tous les sièges au parlement. De quoi susciter l’ire des partis de l’opposition pour qui les élections étaient tout simplement truquées.
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