Madame Bah Hadjiratou Diallo, présidente de la Coopérative Koloma Couture (CKC) et vice-présidente de la Fédération Nationale des Artisanats de Guinée (FENAG) nous a accordé, vendredi 18 février 2022 à son siège sis à Koloma Marché dans la Commune de Ratoma (Conakry) une interview pour nous parler de son entreprise ainsi que d’autres sujets dont la mise en place de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat de Guinée et le Conseil National de Patronat.
D’entrée, la présidente Coopérative Koloma Couture, Madame Bah Hadjiratou Diallo a fait un rappel pour dire que l’idée de la création de sa coopérative est venue du fait qu’elle n’a pas eu la chance de continuer les études mais, elle a eu la volonté et le courage d’apprendre la couture dame pendant six (6) ans. Après ces années, elle a ouvert un atelier de couture en même temps, l’idée de mettre en place une coopérative des femmes dénommées ‘’Coopérative Koloma Couture’’.
Selon la présidente, la Coopérative Koloma Couture a démarré ses activités en 1999 avec 14 femmes. En 2002, elle reçoit son récépissé et l’obtention de l’agrément n’est effective qu’après une année d’existence sur le terrain.
Pour les difficultés rencontrées, Madame Bah a affirmé que le chemin n’a pas été facile car Dieu l’a aidé au début en commençant avec des femmes et des hommes avec qui, elle se comprenait très bien. Au moment de la mise en place de la FENAG, la présidente s’est battue afin d’être parmi les acteurs au niveau de la base. Après la base, elle est venue au niveau de la fédération communale en tant que 2ème vice-présidente. De là, malgré des difficultés, elle est montée à la Fédération Régionale de Conakry. Pour la Fédération Nationale dit-elle, il a fallu que les régions viennent élire la Fédération Nationale.
Plus loin, elle a expliqué ceci : « Mais heureusement pour moi, elles ont voulu mettre une autre femme mais, le critère était qu’il faut être dans la fédération régionale pour être élue au niveau de la fédération nationale. A Faranah, j’étais absente car l’équipe qui est partie m’a laissé à Conakry parce qu’elle ne voulait pas que je sois dans le bureau. Mais arrivée là-bas, un problème s’est posé pour dire que dans le bureau le poste vice-présidente est réservé pour les femmes et comme Conakry est venu sans femme, ils ont décidé de mettre quelqu’un. On leur a demandé de donner les noms. C’était moi qui étais là. Donc, c’est comme ça que je suis venu au niveau de la FENAG. On a travaillé avec l’ONFPP qui nous a beaucoup soutenus financier pour les formations des formateurs en formant plusieurs femmes des cinq communes de Conakry. Un financement de l’Ambassade des Etats Unies qu’on a utilisé dans l’achat des machines de travail et un autre financement venant de Mano River Union dont on a fait bénéficier N’Zérékoré, Kindia et Lélouma à Labé ».
Aux dires de la présidente, dans ses initiatives, elle est souvent victime de certains opportunistes et du favoritisme venant des cadres de l’Administration guinéenne. Pour le cas du 8 mars, elle a indiqué qu’elle a été la première à demander au président de la Transition, chef de l’Etat, Colonel Mamadi Doumbouya à travers un média d’aider les femmes pour qu’elles s’habillent en tenue traditionnelle à l’occasion de la fête du 8 mars mais malheureusement, elle n’a jamais eu un marché. « Ceux qui vont là-bas pour avoir le marché, ce sont ceux qui ne font rien du tout car ils facturent un complet à 150.000GNF, ils viennent donner 80.000GNF aux artisans, Ce n’est pas du tout sérieux surtout quand c’est de la part de certaines directrices des promotions féminines qui vont jusqu’à Kindia pour faire la teinture. Ce n’est pas normal car eux, ils appartiennent à l’Administration. Ce genre de marché nous appartient.
La seule chose que je peux dire au président de la République que même le problème de la chambre du commerce s’ils ne mettent pas des gens qui doivent se battre sur le terrain pour la cause de la Guinée, c’est une peine perdue. Même pour le patronat, il y a des gens qui veulent être patronat parce qu’ils veulent avoir des cartes de visites pour voyager dans le monde entier, ça ne peut pas arranger le pays. Un patronat qui n’a pas de siège, d’un fonds de roulement, un patronat qui ne peut pas défendre un opérateur économique si y a un problème d’un milliards, un patronat qui ne peut pas faire une caution pour une fédération, il faut que moi je viens pour lui donner de l’argent, ce n’est pas du patronat ça. Donc, tant que l’Etat ne prend pas ses responsabilités, ce secteur ne marchera pas », déplore-t-elle
Concluant, la présidente Coopérative Koloma Couture a lancé un message en demandant aux autorités de la Transition dirigé par le Colonel Mamadi Doumbouya de nous aider à avoir des locaux sans être déranger. Des centres d’alphabétisation pour les jeunes filles, des centres pilotes pour la teinture, les femmes, des villages artisanaux à l’image de ceux de la sous-région pour les expositions de leurs produits.
Touré Aboubacar pour Africavision7.com
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