« Nous apprécions de façon extrêmement positive l’intervention de la Chine dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola en Guinée », a déclaré mercredi le président guinéen Alpha Condé dans une interview accordée à l’agence de presse Xinhua à Conakry, la capitale guinéenne.
Il a fait remarquer que la Chine a été l’un des premiers pays à venir en aide aux efforts de la Guinée, en lui apportant des dons sans condition qui a permis au pays de faire face à un certain nombre d’obligations lors de cette crise sanitaire.
M. Condé a affirmé que son gouvernement reste très reconnaissant au gouvernement chinois pour cette action positive dont l’objectif était de secourir tout de suite la Guinée confrontée à l’épidémie de fièvre Ebola.
L’aide chinoise dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola a contribué aux efforts de la Guinée pour contenir l’épidémie Ebola, car il fallait beaucoup de choses pour y parvenir, a-t-il indiqué.
D’après le président Condé, contrairement à l’aide internationale qui, le plus souvent ne vient pas au pays mais sert à financer les organisations et des ONG, « les aides (chinoises) viennent directement au gouvernement guinéen ».
Il a souligné que la Guinée a besoin de renforcer les équipements sanitaires pour être capable de trouver des virus et de les soigner lui-même, dans le but de limiter l’évacuation sanitaire vers le Maroc ou la France, qui coûte cher à l’Etat.
Parlant de la visite récente du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi dans les trois pays ouest-africains les plus touchés par Ebola, dont la Guinée, le président Condé a déclaré que cela montre l’importance que le gouvernement chinois et le président chinois attachent aux relations entre l’Afrique et la Chine en général, et entre la Guinée et la Chine en particulier.
« Pour nous, cette visite est un grand signe dans la coopération entre la Chine et la Guinée qui va aller en se renforçant « , a-t-il affirmé.
Le président Condé a aussi abordé les réalisations des entreprises chinoises en Guinée, indiquant que le grand problème de son pays est le problème d’énergie et d’infrastructures et que dans ces deux domaines son gouvernement a pu bénéficier de l’appui de la Chine.
Il a cité la réalisation du barrage hydroélectrique de Kaléta, sur le fleuve Konkouré, financé par l’Eximbank de Chine et réalisé par China International Water & Electric Corp. (CWE), avec une capacité de 240 MW.
Il a révélé que des négociations sont en cours avec cette entreprise chinoise pour démarrer, avant la fin de l’année, le barrage de Souapiti, également sur le fleuve Konkouré, dont la capacité dépassera 500 MW.
Le président Condé a expirmé le voeu que la coopération avec la Chine renforce les infrastructures routières et stimule le développement de l’industrie pour que la Guinée puisse compter sur ses propos forces et dépendre moins de l’extérieur.
Il a préconisé le renforcement de la coopération des secteurs privés des deux pays. « Au fond, si vous voulez tirer les leçons de l’expérience chinoise, pas copier la Chine, pour l’appliquer à la Guinée », a dit M. Condé.
M. Condé a aussi souhaité que le gouvernement chinois accompagne son pays pendant la période post-Ebola, parce que, a-t-il dit, « Ebola a mis l’économie guinéenne à terre ».
La Guinée doit créer les meilleurs conditions pour permettre aux sociétés chinoises de venir investir en Guinée et il fallait voter un « accord de protection des investissements pour que les sociétés chinoises puissent s’investir en Guinée », a-t-il déclaré.
Il a affirmé que la Guinée a besoin de donner des garanties aux sociétés chinoises et faire sorte que celles qui sont là soient traitées « de telle sorte qu’on puisse encourager les sociétés chinoises à venir travailler en Guinée ».
Xinhua