Les revendications de l’opposition ont-elles été entendues au sujet de l’opérateur technique en charge de la révision des listes électorales ? En l’absence d’une réaction des leaders politiques du camp opposé au président Alpha Condé, on ne saurait le dire. Mais du point de vue de la CENI, la réponse est certainement affirmative.
Vendredi dernier, l’instance en charge de l’organisation des élections et du referendum en Guinée, a rendu public un communiqué dans lequel elle révèle que la société française Gemalto est celle qui aura en charge la gestion du fichier électoral, au compte des échéances de 2015. Exit donc la Sud-africaine Waymark!
Selon le communiqué de la CENI, le recrutement de Gemalto fait suite à un appel d’offres qui a obéit à toutes les conditions exigées par le Code des marchés publics en Guinée. De même, la société française aurait été retenue au bout d’une procédure d’évaluation technique et financière de dossiers soumis par quatre sociétés : Safran Morpho (France), Gemalto (France), Zetes (Belgique) et Smartmatic (Pays Bas). Les acteurs concernés dont des représentants des partis politiques de l’opposition et du pouvoir auraient également été étroitement associés à la procédure de sélection.
Pour qui se rappelle le bruit que la controverse Waymark avait suscité, on peut penser que les choses se calmeront sur ce front-là au moins. Mais avec les leaders politiques guinéens, il ne faut jamais se précipiter de crier vive la compréhension…
D’ores et déjà, il y a un début de polémique autour de soupçons selon lesquels les autorités n’ont pas envie d’organiser les élections présidentielles durant l’année 2015. Le prétexte serait, évidemment… l’épidémie à virus Ebola. Et ceux qui soupçonnent une telle velléité chez les autorités se fondent essentiellement sur le fait que le projet de budget, actuellement en discussion au parlement, ne prendrait pas en compte les nécessités d’une organisation éventuelle des élections.
C’est dire que même si la question sur l’opérateur technique était résolue, un autre débat se profilerait à l’horizon.
La redaction