En République de Guinée, tant que nous ne protégerons pas la nature, notre biodiversité risque de devenir un obstacle pour notre avenir. Ce message, simple mais puissant, résonne plus que jamais à l’heure où la planète fait face à une crise environnementale sans précédent.
En Guinée comme dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles. La fraîcheur qu’offrait jadis la nature disparaît peu à peu, remplacée par une chaleur étouffante, des périodes de canicule prolongées et des sécheresses inhabituelles. Ce déséquilibre climatique est directement lié à la dégradation de notre environnement : déforestation, pollution des eaux, disparition de la faune, urbanisation non maîtrisée…
La biodiversité guinéenne en danger
La Guinée est l’un des pays d’Afrique les plus riches en biodiversité. Elle abrite plusieurs forêts classées, comme le Parc National du Haut Niger, la réserve du mont Nimba ou encore la forêt classée de Ziama. Ces écosystèmes sont essentiels non seulement pour la survie de milliers d’espèces animales et végétales, mais aussi pour la régulation du climat, la fertilité des sols et la disponibilité en eau.
Malheureusement, ces espaces naturels sont aujourd’hui en danger. L’exploitation minière, la coupe abusive du bois, les feux de brousse et l’agriculture extensive menacent leur survie. En 2023, des rapports de l’Office guinéen des parcs et réserves (OGPR) alertaient sur la disparition progressive de certaines espèces endémiques, comme le chimpanzé d’Afrique de l’Ouest, présent dans les forêts de la région de Faranah.
Merci aux environnementalistes… mais ils ont besoin de soutien
Dans ce combat pour la sauvegarde de la nature, les environnementalistes jouent un rôle clé. Grâce à eux, des initiatives de reboisement, de surveillance de la faune et de sensibilisation voient le jour dans plusieurs régions du pays. Mais leur travail reste difficile, souvent sous-financé, et manque parfois de soutien politique et communautaire.
C’est pourquoi il est essentiel de remercier ces hommes et femmes engagés, mais surtout de renforcer leurs actions par des politiques publiques fortes, des programmes de formation à la préservation de la nature, et une mobilisation citoyenne active. Les écoles, les collectivités locales, les jeunes et les leaders communautaires doivent tous être impliqués.
S’inspirer des forêts africaines pour réapprendre à cohabiter avec la nature
Les images de la forêt de Taï en Côte d’Ivoire – l’une des dernières forêts tropicales humides de l’Afrique de l’Ouest – nous rappellent à quel point la nature peut encore être belle et généreuse si elle est protégée. Elles nous invitent aussi à réfléchir : la nature n’est pas un obstacle à notre développement, elle en est la base.
En Guinée, il est temps de renouer avec cet équilibre. Il ne s’agit pas de vivre contre la nature, mais avec elle. Apprendre à cohabiter avec les espèces, à respecter les saisons, à protéger les arbres, les rivières et les animaux, c’est aussi protéger notre avenir, notre santé, notre nourriture et notre culture.
Une responsabilité collective
Préserver la biodiversité guinéenne n’est pas une option, mais une nécessité. Cela commence par des gestes simples, mais aussi par une prise de conscience nationale. La nature ne pourra plus nous protéger si nous continuons à l’agresser. Et comme le dit si bien ce message : tant que nous ne protégerons pas la nature, notre biodiversité restera un obstacle… alors qu’elle pourrait être notre plus grande richesse.
Laleman Guinée