« La route pour atteindre zéro cas d’Ebola sera chaotique », a averti mardi 26 mai l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon le sous-directeur général de l’institution, Bruce Aylward, l’épidémie devrait persister au moins jusqu’à la fin de l’année 2015.
Alors que la Guinée et la Sierra Leone continuent de lutter pour être déclarées « exemptes » du virus, l’aide internationale doit faire face à un manque de fonds et à l’arrivée de la saison des pluies.
Conakry et Freetown ont cependant signalé douze nouveaux cas la semaine dernière, contre trente-six la précédente. Un nombre encourageant, mais le docteur Aylward appelle à la mesure : « Lorsque vous considérez [la situation dans ces pays], on en est là où en était le Liberia en janvier, et comme vous le savez, il lui a fallu quatre mois pour ramener ces chiffres à zéro. »
Troisième pays d’Afrique de l’Ouest à avoir été durement touché par la maladie, Le Liberia est officiellement sorti du risque épidémique le 9 mai : aucun malade ne s’est déclaré pendant une période de quarante-deux jours – deux fois la période maximale d’incubation.
« La raison potentielle d’un échec »
« Il n’y a pas de raison de penser qu’on ne peut pas vaincre Ebola, mais les financements [insuffisants] deviennent de plus en plus la raison potentielle la plus flagrante d’un échec », fait valoir Bruce Aylward.
La présence du virus se limite désormais aux zones côtières, notamment dans le secteur de Forecariah, en Guinée, et dans les quartiers de bidonvilles, densément peuplés, de Freetown, en Sierra Leone. Par ailleurs, une contamination sur trois se produit encore chez des personnes que l’on ne peut pas soupçonner d’avoir été exposées au virus.
L’épidémie en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis 1976, était partie en décembre 2013 du sud de la Guinée. L’OMS a déclaré une urgence de santé publique mondiale provoquée par Ebola seulement le 8 août 2014. La fièvre hémorragique a contaminé près de 27 000 personnes et fait 11 132 morts, selon le dernier bilan de l’OMS, publié mardi.
(avec AFP et Reuters)