L’affaire Karim Wade s’est invitée mercredi 27 avril dans les débats de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), dont la 56e session se déroule jusqu’au 10 mai en Gambie.
Les experts de la CADHP se sont dits surpris de n’avoir vu mentionné nulle part dans le rapport du Sénégal, le contentieux qui a abouti à la condamnation du fils de l’ex-président Abdoulaye Wade à six ans de prison pour enrichissement illicite.
« On nous signale que le procès de Karim Wade ne respecterait pas l’équité procédurale et que la CREI est illégale. Nous voulons des précisions sur ces questions », a indiqué un des commissaires de la CADHP.
Mais pour les experts réunis à Banjul, l’affaire Karim Wade n’est pas la seule omission du rapport présenté par le Sénégal. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples évoque aussi ce qu’elle considère comme des arretations politiques, et regrette la récurrence de l’usage des articles 80 et 189 du code pénal sénégalais qui condamnent les « outrages au chef de l’Etat ».
« Le Sénégal s’était engagé à abroger ces lois et à dépénaliser les délits de diffamation, de diffusion de fausses nouvelles et les délits de presse. De plus, le Sénégal n’a toujours pas voté la loi type sur le droit à l’information adoptée par la CADHP », a rappelé Me Tlakula, un autre membre de la Commission.
Pour leur défense, les autorités sénégalaises ont insisté sur les avancées en matière de transparence dans la gouvernance et en matière de parité et en ce qui concerne la répression des abus sexuels. Autant d’avancées reconnues par la Commission.