Le ministre des droits de l’homme et des libertés publiques a animé lundi une conférence de presse pour présenter son bilan et annoncer les perspectives pour 2015. D’entrée, Kalifa Gassama a dit que depuis son indépendance, la Guinée a adhéré à certains instruments juridiques internationaux consacrés essentiellement aux droits de l’homme.
«Depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, les différents régimes et gouvernements qui se sont succédé ont adhéré à un certain nombre d’instruments juriduqes internationaux, mais aussi de normes internes qui consacraient les principes essentiels en matière des droits humains. On a constaté que ces différents gouvernements et régimes n’ont pas été en mesure de placer la problématique des droits de l’homme au cœur de la préoccupation nationale », a-t-il déploré.
Le ministre Djaby souligne que la création de son département par décret présidentiel en octobre 2012 est une preuve que les autorités actuelles placent les droits des l’homme parmi leurs priorités. Mais malgré cela, ajoute-t-il, les défis à relever sont énormes.
Parlant des activités menées sur le terrain par son département, M. Djaby a dit que des activités de monitoring dans les lieux de détention à Conakry et dans certaines préfectures du pays ont été faites. Il a indiqué ensuite que son équipe a géré, dans le quotidien, des recours formulés par des victimes de violation des droits de l’homme à travers des détentions qui ne sont pas conformes aux droits de l’homme.
Autres activités qu’il a menées sur le terrain, c’est les séances de sensibilisations des militants des partis politiques sur la non violence lors des manifestations politiques, mais aussi la promotion des droits de l’homme. Des activités similaires ont été également menées auprès des forces de défense et de sécurité, des élus locaux, des ONG.
En ce qui concerne le partenariat, le ministre des droits de l’homme a fait savoir qu’un comité interministériel sur les droits de l’homme chargé de l’élaboration des rapports initiaux et périodiques nationaux sur les droits de l’homme a été créé. Il a n’a pas manqué de souligner que c’est la première fois que cette structure existe de façon pérenne en Guinée.
Le ministre Djaby a aussi, au cours de l’année 2014, participé à la réunion ministérielle du comité technique spécialisé sur la justice et des affaires juridiques de l’Union africaine à Addis-Abeba. A cela il faut ajouter l’établissement d’un partenariat technique entre le ministère des droits de l’homme de la Guinée et la délégation interministérielle des droits de l’homme du Maroc.
«Nous avons mené une tournée de prise de contacts et d’échanges dans un certain nombre de pays d’Afrique sub-saharienne pour évidemment nous servir de leurs expériences en matière d’administration publique des droits de l’homme et aussi voir ce que nous pouvons faire ensemble pour renforcer la coopération sous-régionale et régionale en matière de promotion et de protection des droits de l’homme. Nous avons aussi participé aux travaux pour la révision du code de procédure pénale et du code de justice militaire prenant en compte la problématique de l’abolition de la peine de mort ainsi que de l’insertion de l’incrimination et la torture telles que définies par l’article 1er de la convention contre la torture », a-t-il ajouté.
Le ministre des droits de l’homme et des libertés publiques a rappelé ses différentes missions à l’étranger, notamment au forum mondial des droits de l’homme, mais aussi le passage de la Guinée, pour la première depuis 25 ans, devant le comité des Nations unies contre la torture à Genève.
Parlant des perspectives, Gassama Djaby a promis que son département suivra le projet de monitoring dans les lieux de détention à Conakry et les villes de l’intérieur du pays. Il va également procéder au lancement du programme des droits de l’homme au niveau de l’élémentaire afin que les enfants s’approprient le concept des droits de l’homme.
MEDIAGUINEE