Les membres du Collectif pour la réflexion d’Alpha Condé en 2015 (CRAC) ont présenté mardi le bilan du président de la République. C’était lors d’une conférence de presse qu’ils ont animée à Conakry.
D’entrée de jeu, le vice-président de cette structure, Mohamed Lamine Yayo, a tout d’abord expliqué les circonstances dans lesquelles CRAC a vu le jour : «Le CRAC est un mouvement politique né face à l’observation objective de certains cadres qui sont retrouvés pour passer au crible l’analyse des faits politiques du pays, les prendre à son compte pour en faire siens et essayer de voir par rapport aux perspectives qui s’annoncent pour le pays sur le plan politique, économique, socioculturel et tous les autres plans qui s’attachent au plan politique. »
Parlant du bilan du président Alpha Condé, M. Yayo indiqu’à la prise du pouvoir par Pr Alpha Condé, le secteur économique de la Guinée était mourant : « Tous les agrégats économiques étaient au rouge. Quand nous prenons l’inflation, elle était à 21%. Aujourd’hui elle est à moins de 10%. Le taux de change ne faisait que se déprécier. L’endettement du Trésor auprès du système bancaire était de 6600 milliards GNF. La balance commerciale, en faisant le rapport entre la masse globale des exportations et celle des importations, elle était économiquement déficitaire. Le budget de l’Etat, quel était le solde ? 14% de déficit par rapport au produit intérieur brut. »
Sur le plan social, selon lui, il n’y avait rien qui était fait en faveur des jeunes et des vieillards : « La Guinée n’avait pas même pas une politique de minimas sociaux. C’est quoi les minimas ? C’est la charité publique qui prend en charge les jeunes qui doivent travailler. C’est la charité publique qui prend les vieillards en charge. La Guinée n’avait pas cette politique. »
Il s’est ensuite appesanti sur le programme de société du Pr Alpha Condé : « A partir de 2010, on a créé en Guinée le SMIG qui se chiffre à 440 mille GNF. […] La dette de la Guinée était de 3 milliards 100 millions de dollars. Donc il fallait décliner une nouvelle politique pour faire la rupture avec le passé sans galvauder les faits mais en les prenant avec objectivité. C’est ce que le Pr Alpha Condé est venu étaler avec à la clef son programme de société. Il faut donc remettre à plat les turpitudes du passé. »
S’il y a eu des ratés en 2013 et en 2014, c’est, a-t-il souligné, à cause des manifestations politiques et Ebola. A en croire M. Yayo, en 2013, l’Etat a perdu 1400 milliards GNF à cause des différentes manifestations politiques qui ont eu lieu cette année là. Mais l’année suivante a aussi été difficile.
« Les projections de 2014, nous avons bâti les hypothèses de croissance à 4,6%, mais de manière impromptue Ebola est venu émousser toutes les bonnes volontés », a-t-il déploré. Au lieu de 4,6% de croissance, la Guinée s’est retrouvée avec 1,3%.
Quant au président du bureau des cadres du CRAC, Ismaël Dioubaté, il est revenu entre autres, sur les différents travaux effectués pour la fourniture du courant électronique. Il a indiqué que, pour le besoin de la desserte en électricité, l’Etat s’est engagé dans la construction du barrage hydroélectrique de Kaleta, la reconstruction des lignes de transport de l’électricité dans la capitale. Il a rappelé de passage que ces travaux à Kaloum et à Ratoma sont déjà achevés, Matoto est à 60% alors que les communes de Dixinn et de Matam sont programmées.
MEDIAGUINEE