Fermée depuis cinq mois sur décision d’Alpha Condé, la frontière guinéo-sénégalaise, longue de 330 km, « le demeurera jusqu’à nouvel ordre », dit-on à Conakry, alors que celle avec la Sierra Leone a été rouverte le 18 février, après la visite du président Julius Maada Bio chez son homologue guinéen.
La prolongation sine die de cette mesure très pénalisante pour le commerce entre les deux voisins est présentée dans l’entourage d’Alpha Condé comme relevant de la « sécurité nationale ». En cause, selon Conakry : la présence au Sénégal – où résident un à deux millions de Guinéens – d’activistes du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), que les autorités considèrent comme un « mouvement insurrectionnel », et en particulier de deux de ses dirigeants faisant l’objet de mandats d’arrêt émis par la justice guinéenne depuis les troubles qui ont précédé l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 : Ibrahima Diallo (chargé des opérations) et Sekou Koundouno (responsable des stratégies).
Selon un document des renseignements généraux guinéens que JA a pu consulter, les militants du FNDC « se livrent à des déclarations et des actions dangereuses » depuis le territoire sénégalais et des tentatives d’introduction d’« armes de guerre » auraient été déjouées aux postes frontaliers.
Relations personnelles dégradées
JA