Plus de 300 enfants –dont plusieurs de moins de 12 ans- ont été libérés par des groupes armés en République Centrafricaine aujourd’hui à la suite d’un accord conclu sous l’égide de l’UNICEF, à travers lequel les dirigeants de ces groupes s’engagent à rendre leur liberté à tous les enfants se trouvant dans leurs rangs.
Au cours de trois cérémonies distinctes dans la ville de Bambari aujourd’hui, 357 enfants ont été libérés par les milices anti-Balaka et les groupesarmés issus de l’ex-Seleka. Aux côtés du gouvernement et de ses partenaires, l’UNICEFa commencéàfournir unappui psychosocialaux enfants, à les réunifier avec leurs familles ainsi qu’à accompagner leprocessus de réintégration au sein des communautés.
“Après deux ans d’intensifs combats, la libération des enfants par ces groupes, le même jour, est une véritable avancée pour la paix», a déclaré Mohamed Malick Fall, Représentant de l’UNICEF en République Centrafricaine, qui était présent lors des cérémonies. « La violence et la souffrance peuvent désormais laisser place à un futur plus prometteur pour ces enfants.»
Les enfants ont subi des examens médicaux, et ils ont aussi eu la possibilité de s’entretenir avec des travailleurs sociaux spécialement formés. Dès que les conditions de sécurité le permettront, ceux qui ont leurs familles dans la région pourront rentrer chez eux tandis que les autres sont placés en familles d’accueil le temps de retrouver leurs familles.
Il s’agit de la plus grande libération simultanée d’enfants associés à des groupes armés jamais effectuée en République Centrafricaine, depuis que les violences ont éclaté en 2012.
“C’est le début d’un processus qui, nous l’espérons, aboutira à la libération de milliers d’autres enfants associés aux groupes armés », a déclaré Mohamed Malick Fall. « Chacun d’entre eux aura besoin de soutien et de protection afin de pouvoir reconstruire leurs vies et reprendre le cours de leur enfance. »
Fruit d’une collaboration entre l’UNICEF, la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) et le gouvernement centrafricain, l’engagement des représentants des 10 groupes armés a été décroché la semaine dernière lors du Forum de Réconciliation Nationale de Bangui. L’UNICEF estime qu’entre 6.000 à 10.000 enfants sont en ce moment associés à ces groupes, que ce soit comme combattants, utilisés à des fins d’exploitation sexuelle ou dans des rôles divers tels que cuisiniers ou messagers.
Les groupes armés se sont également engagés à mettre fin immédiatement à tout nouveau recrutement de mineurs, et à donner à l’UNICEF et à ses partenaires l’accès immédiat et sans restrictions aux zones sous leur contrôle, de manière à pouvoir recenser, identifier et libérer les enfants.
Les processus de libération et de réintégration des enfants associés aux groupes armés vontsolliciterencore davantage les fonds déjà limités actuellement disponibles pour répondre à la crise humanitaireen République Centrafricaine. Alors que l’UNICEF en République Centrafricaine a besoin de près de 73.9 millions de dollars américains cette année, seuls 17 millions de dollars américains avaient été reçus à la date du 30 avril.