Paris – Les dirigeants des trois principaux partis d’opposition guinéens ont appelé mardi à manifester contre le président Alpha Condé, lui déniant toute légitimité et contestant le calendrier des prochaines échéances électorales.
Dans une déclaration commune signée à Paris, les trois anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté accusent M. Condé, élu en 2010, de mépris total de l’autorité de la loi et dénoncent des violations récurrentes des droits de l’Homme sur l’ensemble du territoire.
M. Alpha Condé perd toute légitimité pour présider encore aux destinées de la Guinée. Son maintien au pouvoir constituerait une grave menace pour la paix et l’unité de la Guinée et la stabilité de la sous-région, écrivent les signataires dans le texte dont l’AFP a obtenu une copie.
Ils appellent à la reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications de l’opposition, notamment sur l’organisation des prochaines élections.
La déclaration ne précise les modalités des manifestations prévues.
Nous allons sortir, nous allons prendre les rues parce que les deux autres recours ne marchent pas, a lancé dans un entretien avec l’AFP M. Diallo, candidat malheureux face à M. Condé au second tour de l’élection présidentielle de 2010, évoquant l’inefficacité du dialogue avec le pouvoir et l’absence de pression internationale.
Nous avons décidé d’organiser la lutte, la résistance contre l’instauration de la dictature et la confiscation des acquis démocratique de notre peuple, a-t-il poursuivi.
Nous sommes prêts à aller jusqu’au départ d’Alpha Condé, a insisté M. Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
L’opposition avait déjà suspendu la semaine dernière sa participation au Parlement et à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) pour marquer son désaccord avec le calendrier des élections présidentielle et locales, des décisions réitérées dans sa déclaration commune.
La Céni a annoncé le 10 mars que la présidentielle se tiendrait le 11 octobre 2015 et les élections locales fin mars 2016, inversant l’ordre prévu pour ces deux scrutins.
L’opposition exige de son côté l’organisation du scrutin local en premier, estimant que cela conditionnait la fiabilité de l’élection présidentielle.
Les exécutifs locaux actuels ont été désignés par le pouvoir, faute d’élections à ce niveau depuis 2005.
Afp