L’ex-président tchadien Hissène Habré a été amené de force lundi au tribunal spécial devant le juger pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture, a constaté une journaliste de l’AFP.
Hissène Habré, 72 ans, vêtu de blanc et coiffé d’un turban, a été porté dans le box des accusés au palais de justice de Dakar, par des agents de l’administration pénitentiaire. Il a levé le poing et crié Allah akbar (Dieu est grand)!.
Le procès, devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), tribunal spécial créé par l’Union africaine (UA) en vertu d’un accord avec le Sénégal, s’est ouvert quelques minutes après l’horaire prévu (10H00 locales et GMT), après l’évacuation par les gendarmes de partisans du président tchadien déchu, qui ont hurlé dans la salle des slogans hostiles à la Cour.
Le président, le Burkinabè Gberdao Gustave Kam, a constaté à l’ouverture du procès que la défense n’était pas représentée.
L’unique accusé, qui ne reconnaît pas cette juridiction, ni dans sa légalité, ni dans sa légitimité, selon un de ses avocats, Me Ibrahima Diawara, avait annoncé qu’il refuserait de comparaître et donné instruction à ses conseils de ne pas assister non plus aux audiences.
Hissène Habré, en détention depuis deux ans au Sénégal où il a trouvé refuge après avoir été renversé par l’actuel président Idriss Deby Itno, est poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture sous son régime (1982-1990) qui ont fait quelque 40.000 morts, selon les organisations de défense des droits de l’Homme.