La période de mangues à Dabola constitue pour des familles économiquement démunies, un véritable ouf de soulagement. La mangue permet même aux enfants de calmer leur famine en ce moment de galère dans les ménages.
La plupart des enfants qui attendaient au petit matin le prix du déjeuner, se rendent facilement à l’école sans déranger papa et maman, qui tirent le diable par la queue.
L’arrivée matinale des vendeuses de mangues cuites devant les établissements scolaires, permet également aux enfants défavorisés de grignoter quelque chose avant la montée des couleurs ou le début des cours, prévu à 08 heures TU. Parmi ces élèves nécessiteux, ceux issus de la classe moyenne. Leur souci, c’est comment récupérer le restant du manger de leurs camarades, en parfaite harmonie avec des vendeuses très sensibles à leurs souffrances.
Ce qui suppose, que la pauvreté est lisible sur le visage de plusieurs enfants qui passent la journée à déambuler à travers la ville ou auprès des vendeuses de mangues, une denrée nécessaire en cette période de soudure.
Pire ! Il arrive souvent que des enfants fassent en groupe, une promenade à la recherche des mangues pourries à moitié (Börökhö). Cette balade se fait aux environs de 19 ou 20 heures après le marché hebdomadaire, qui se tient chaque mardi au centre-ville de Dabola.
Tenez, ils sont aussi nombreux des enseignants et enseignantes à se nourrir-là. La différence, c’est que leur part est livrée en classe.
AGP