Les membres du Mouvement Citoyen Guinée Avant Tout ont animé ce vendredi 29 juillet 2022 à Conakry une conférence de presse pour parler du thème : « Transition : Quel système politique en Guinée ? ».
A l’occasion, une déclaration a été lue par Ibrahima Tenemba KOUROUMA.
Déclaration sur le Changement du Système Politique : Nous, membres du mouvement citoyen la Guinée avant tout MGAT et d’autres appelons tous les Guinéens, de toute tendance idéologique et appartenance politique, qu’ils soient civils ou militaires, à placer les intérêts de la Guinée au-dessus des questions de politique et à s’engager de toute urgence en soutiens d’un processus modelé et dirigé par les Guinéens afin d’établir un agenda de transition inclusif qui mènera le pays a un retour normal et apaisé à l’ordre constitutionnel dans les délais raisonnables.
Nous appelons toutes les institutions de l’État guinéen à participer à ce processus. Les Guinéens et la communauté internationale doivent faire des propositions en vue d’atteindre cet objectif. Un tel processus devrait inclure la faculté du CNT à assumer pleinement ses fonctions et la restauration de l’indépendance de la justice et de la commission électorale nationale indépendante. Les discussions et les progrès réalisés lors des pourparlers devraient permettre d’orienter la voie de l’avenir. Nous réaffirmons la volonté de la CEDEAO de s’abstenir sur les sanctions économiques et d’aborder l’atténuation des problèmes dans le contexte d’un progrès du dialogue national.
La situation sociopolitique en Guinée continue de se détériorer, soulignant la nécessité d’un processus sociopolitique pacifique et inclusif qui rétablira la démocratie et engagera le pays sur la voie du redressement. Nous appelons tous les partis politiques, les organisations de la société civile et toutes les institutions républicaines à s’engager immédiatement et à soutenir un processus qui établira un gouvernement de large consensus qui exécutera l’agenda consensuel de la transition et orientera le pays sur la voie du redressement. Afin d’obtenir une résolution durable et pacifique de la crise, le gouvernement de large consensus est nécessaire pour administrer le contenu de la transition de sorte qu’aucun guinéen ne bénéficie d’un avantage indu par rapport aux autres. Une transition rapide et pacifique vers la démocratie est la voie la plus efficace et la plus durable vers la stabilité, le redressement et la prospérité en Guinée. Nous restons déterminés à aider le peuple de Guinée à parvenir à un avenir pacifique, prospère et démocratique.
Constatant que depuis plus d’un demi-siècle, le pays est confronté à de nombreux défis de gouvernances, la Guinée a connu plusieurs régimes ou systèmes politiques. Sa première expérience éphémère de régime multipartite s’est déroulée de 1956 à 1958, c’est à dire à l’approche de son indépendance. Les partis politiques d’alors, animés par des leaders nationaux sous l’aisselle de partis métropolitains, ont pour la plupart, donné l’avant-goût de partis claniques. ethniques et régionalistes. L’administration coloniale en profitera largement pour mettre en place son système machiavélique « Diviser pour régner ».
Ce qui engendra des confrontations ethniques sanglantes un peu partout sur l’étendue du territoire national. Vu La Constitution du lundi 10 novembre 1958, adoptée au référendum samedi 28 septembre 1958 a permis à la Guinée d’avoir son indépendance, jeudi 02 octobre 1958. L’homme fort et bourreau du colonialisme était l’auteur de « nous préférons la liberté dans la pauvreté qu’à l’opulence dans l’esclavage» feu camarade Ahmed Sékou TOURE. De cette date historique à nos jours, par manque de choix judicieux d’un système politique adéquat et adapté à sa situation politique, économique et sociale, la Guinée a connu quatre (4) autres Constitutions.
1- La constitution du vendredi 14 mai 1982. qui s’est caractérisée par la matérialisation d’un parti UNIQUE au pouvoir révolutionnaire, avec un Président de la république, régnant en responsable suprême absolu.
2- La Loi Fondamentale du dimanche 23 décembre 1990, est adoptée par référendum et promulguée le lundi 23 décembre 1991. Cette Constitution instaure un multipartisme intégral par la violation flagrante de l’article 95 alinéa 1 cité ci dessus. Elle crée une rupture : les partis politiques sont autorisés, et le multipartisme institutionnalisé remplace le parti unique. 3- La constitution du 7 mai 2010, adoptée par consensus par le Comité national de transition (CNT) suite aux accords de Ouaga, conduit aux élections de 2010.
Alpha Condé, premier président démocratiquement élu, vint au pouvoir au second tour et fut investi le 21 décembre 2010. 4-La constitution du dimanche 22 mars 2020, fut adoptée par référendum dans ce contexte politique fort controverse, • Constatant que depuis dix mois, la Guinée a amorcé une nouvelle période de transition politique le 5 septembre 2021. Cette venue de nos hommes en uniforme, sous la houlette de son Excellence, Colonel Mamadi DOUMBOUYA a été vue comme une sorte de délivrance pour la Guinée. Les scènes de liesse étaient organisées partout à Conakry et même à l’intérieur du pays. La constitution du dimanche 22 mars 2020 est dissoute ainsi que l’assemblée nationale.
Le multipartisme intégral, est devenu facteur incontestable de division des populations et un véritable frein au développement national. Il est donc impérieux de passer à un autre système politique. Cette transition est donc une chance pour remettre la Guinée sur les rails, dans le cadre des objectifs de paix, de rassemblement et de développement que nous ambitionons.
Le mouvement citoyen Guinée Avant Tout, propose le système de bipartisme élargi de deux blocs politiques étatiques dans les rangs des 181 partis qui composent la classe politique nationale. Il est important donc qu’on se réunisse pour s’accorder sur les critères et mode de proposition de deux blocs politiques au CNT. Pour cela, nous pensons qu’il est urgent de restaurer un dialogue socio-politique sincère afin que cessent les divergences permanentes entre les acteurs politico sociaux sur les questions fondamentales de la vie nationale. Nous demandons aux différents leaders socio-politiques de se surpasser en mettant de côté leur ego pour un regroupement républicain qui donnera à la communauté nationale et internationale un signal fort de leur maturité socio-politique. L’objectif principal recherché est de forger l’union sacrée de l’ensemble des forces-vives
Guinéenne afin de trouver un terrain d’entente ou synergie d’actions sur les grandes questions de la transition et obtenir le consensus indispensable à la sortie de cette transition, c’est-à-dire l’organisation dans un délai optimum de nouvelles élections qui soient inclusives, crédibles et transparentes. MGA L’objectif est aussi d’élargir l’union aux autres parties prenantes (société civile, syndicats, organisations religieuses, etc..) pour former les forces vives de la nation dans l’optique de favoriser la concertation avec le CNRD en portant la voix des populations aux autorités pour une transition inclusive et apaisée. Le changement du système politique (bipartisme élargi) au sein des forces vives de la nation ne signifie nullement que les partis aient la même vision ou s’accordent parfaitement sur toutes les questions socio-politiques. Il sera plutôt une opportunité d’harmonisation des points de vue des uns et des autres en vue de combattre la prolifération des partis ethnies au profit des partis d’État. Ainsi, les acteurs pourront discuter des sujets brulants et formuler des projets de société reflétant les réalités du pays à travers un programme clair, précis et réalisable. Pour l’urgence, comme pour les années à venir, nous ambitionnons écrire une nouvelle page de notre histoire politique à travers le changement du système politique. La Guinée, notre Guinée, c’est celle qui ne laisse personne sur le côté et tend toujours la main. C’est celle de la solidarité, de la dignité, de l’engagement, de l’audace et de la volonté. C’est aussi celle des craintes que nous devons écouter, des peurs auxquelles nous devons répondre et aussi parfois, des colères, que nous apaiser. Cette Guinée, c’est la nôtre. Alors soyons à la hauteur des Guinéennes et Guinéens. Une nouvelle page de notre histoire politique s’ouvre. Nous allons l’écrire ensemble. Alors, devant vous, je m’engage à partager les enjeux et les contraintes. A vous faire part de nos feuilles de route et des différentes voies que nous pourrions emprunter.
Nous nous engageons à ne jamais abandonner et toujours avoir le fil de dialogue avec les autres acteurs sociopolitiques, avec le CNRD, avec le CNT, avec le gouvernement, avec les forces vives, avec les Guinéennes et les Guinéens. Nous nous engageons à bâtir des compromis ambitieux sans compromissions sur les valeurs, des solutions concrètes, des majorités de nos projets et d’idées. Le mouvement Guinée avant tout avec l’ensemble des Guinéens doivent sonner l’heure de la responsabilité face au projet de changement du système politique du multipartisme intégral au bipartisme élargi. Nous serons au rendez-vous. Nous avons toutes et tous une part à prendre. Nous avons tout pour réussir. Bâtir ensemble, nous y parviendrons; Que Dieu bénisse la Guinée.
Je vous remercie.