Concernant la crise politique au Venezuela, la Russie a renouvelé vendredi 1er mars son soutien au président Nicolas Maduro. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, recevait à Moscou la vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodríguez, au lendemain du rejet de deux textes aux Nations Unies. Moscou a notamment promis de poursuivre son aide humanitaire dans le pays.
Avec notre correspondant à Moscou,Etienne Bouche Sergueï Lavrov a clairement fait la distinction. Pour lui, Washington instrumentalise la question de l’aide humanitaire tandis que celle apportée par Moscou est légitime. En accord avec Caracas, la Russie poursuivra donc son soutien matériel.
« Nous avons récemment envoyé un premier lot de 7,5 tonnes de médicaments. Nous venons de recevoir une liste supplémentaire de médicaments que l’Etat vénézuélien souhaiterait obtenir. Par ailleurs, je pense que les livraisons massives de blé russe contribuent à la normalisation de la situation et aident grandement le gouvernement vénézuélien à relever les défis actuels. »
Une attitude « néocoloniale » dénoncée par la Russie
Le chef de la diplomatie russe appelle à un dialogue national et dénonce l’attitude « néocoloniale » des pays ayant apporté leur soutien au chef de l’opposition Juan Guaido : « Le gouvernement légitime du Venezuela est prêt à discuter, ce qui montre combien le président Nicolas Maduro se comporte de manière constructive et combien est destructive la position de la personne qui a été désignée chef de l’Etat en violation de toutes les normes et principes de la charte de l’ONU ».
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La vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodríguez, a quant à elle souhaité un renforcement de la coopération économique entre Moscou et Caracas. Elle a annoncé la fermeture du bureau à Lisbonne du groupe public PDVSA, poids lourd de l’économie vénézuélienne. Un bureau qui va être transféré à Moscou.
« Le président Nicolas Maduro a donné l’instruction pour que le bureau de la compagnie pétrolière nationale PDVSA en Europe, qui se trouve à Lisbonne, soit transféré à Moscou. C’est une manière d’approfondir notre coopération. Nous savons très bien ce qui se passe avec les actifs de PDVSA que ce soit aux Etats-Unis où dans d’autres pays intolérants qui sont en train de déposséder le Venezuela de ses actifs. »
Ce déménagement du bureau européen de PDVSA, qui détient les plus grandes réserves de pétrole au monde, n’est pas anodin. Il permet de se prémunir des sanctions américaines et surtout va encore plus accentuer la coopération avec des sociétés russes. Une coopération qui devrait être encore approfondie dans les semaines à venir comme l’a laissé entendre la vice-présidente vénézuélienne.
Rfi