Le lieutenant-colonel Issiaka Ouattara alias « Wattao », figure emblématique des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), vient d’être démis de deux de ses fonctions au sein de l’armée.
C’est le vent du changement qui souffle sur les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Les frasques à répétition du lieutenant-colonel Issiaka Ouattara alias « Wattao », l’un des chefs de guerre emblématique de la rébellion, ont fini par agacer le chef de l’État Alassane Ouattara.
Il a en effet été débarqué successivement de ses fonctions de commandant de la sécurité des quartiers sud d’Abidjan et de chef des opérations du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO). Il garde cependant, pour le moment du moins, sa fonction de commandant en second de la Garde républicaine (GR).
Si cette décision était prise depuis quelques semaines, elle prenait du temps à se formaliser. Finalement, le 21 juillet, le général Soumahoro Gaoussou, commandant des forces terrestres, s’est rendu à la caserne du quartier de Marcory Zone 3 pour y installer le lieutenant Souleymane Tuo, successeur de Wattao, au poste de chef de sécurité des quartiers sud. Une passation qui ne s’est pas déroulée tout à fait comme prévue puisqu’en chemin le général s’est retrouvé face à des éléments de la garde de Wattao qui avaient sorti les armes lourdes pour barricader le quartier.
24 heures plus tard, l’ex-patron militaire de la rébellion, subissait un autre revers, en étant débarqué du CCDO au profit du lieutenant-colonel Inza Fofana alias Grumann.
« Une descente aux enfers prévisible »
« La descente aux enfers de Wattao était prévisible, mais, personne ne connaissait le timing. Sa forte propension a exhiber ses richesses dans les médias et son non-respect des consignes ont eu raison de lui », a confié Jeune Afrique un officier des FRCI sous couvert d’anonymat.
Les hommes d’affaires de la capitale économique ivoirienne ne feront probablement pas partie de ceux qui le regretteront. Ils ne cessaient de dénoncer auprès des autorités les chantages et autres intimidations de « Wattao » qui avait réussi à mettre en coupe réglé toute les quartiers sud d’Abidjan.