C’est en présence des conseillers nationaux, les membres du CNRD, les institutions républicaines, le président du CNT de la République du Mali accompagné par une forte délégation ainsi que le président du parlement de la CEDEAO, les membres du gouvernement, les syndicats, le patronat. La cérémonie solennelle de reprise de la session parlementaire s’est déroulée ce mercredi 26 octobre 2022 dans l’hémicycle du palais du peuple de Guinée. C’est après un mois de vacances que les travaux de la session parlementaire a été officiellement lancée par le président du conseil national de la transition Dr Dansa Kourouma.
Dans son discours de bienvenue, le président de la transition (CNT) c’est d’abord félicité pour la reprise effective de cette session parlementaire, avant de remercier de près ou de loin tout ceux qui ont effectué un grand déplacement pour venir assister à l’ouverture. » la vocation première de notre ordre du jour, qui sous-tend la mission principale de cette transition, se rapporte à la refondation de l’Etat, s’appuyant sur la rectification institutionnelle, donc la réforme du cadre constitutionnel et légal. La présente reprise solennelle de nos sessions s’annonce prometteuse et féconde, au regard de l’intérêt, de la portée et de l’importance des activités inscrites dans le chronogramme de la transition. Il s’agit, pour nous, de produire tous les textes devant contribuer à la réforme et au renforcement de l’architecture du droit positif national et du dispositif institutionnel concourant au retour à une vie constitutionnelle normale » a t-il affirmé.
Pour rappel, Dr Dansa Kourouma président du CNT dit ceci « Dès notre installation le 05 février 2022, quatre initiatives majeures nous ont préoccupés et occupés. Elles visent toutes à répondre à l’urgence de se doter d’une efficacité propice à la célérité et à la rationalisation de nos séances pour toute la durée de la transition. La première initiative aura été la constitution de 17 équipes de Conseillers nationaux et leur déploiement sur l’ensemble du territoire national à l’effet de recueillir les opinions, les préoccupations et les attentes de nos populations par rapport au contenu, au déroulement, à la durée, ainsi qu’aux perspectives et conditions de réussite d’une Transition inclusive et apaisée »
« Un rapport exhaustif a clôturé cet important exercice. Il nous permettra certainement de baliser et d’affermir notre marche vers la réalisation des tâches que la Charte de la Transition, en ses articles 56 à 69, nous ont dévolu.
La deuxième initiative a consisté en l’élaboration et l’adoption de la Loi organique portant Règlement intérieur du CNT, afin de définir et de mettre en place les règles, les procédures et les organes de gouvernance de notre Institution parlementaire.
La troisième nous a permis de réaliser la réforme du fichier de l’administration parlementaire, avec pour fondement l’efficience et l’autonomie administratives et financières de l’organe parlementaire, régies et garanties par un Statut qui astreint à l’obligation de disponibilité absolue et de compétence du fonctionnaire parlementaire. Et enfin, la quatrième initiative a porté sur l’organisation d’activités d’ouverture et de soutien au nécessaire dialogue et à la réconciliation. A ce titre, le CNT a initié plusieurs rencontres et répondu à plusieurs invitations, tant au plan interne qu’au plan de la diplomatie parlementaire » a t-il évoqué.
Par ailleurs, nous rappellerons que : « des séminaires, fora et tables rondes ont permis de discuter et d’échanger, avec le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers, en vue du renforcement des capacités des Conseillers nationaux sur divers sujets, notamment les procédures parlementaires et budgétaires.
Diverses autres entrevues, de nombreux entretiens, des réunions et conférences avec des organisations de la société civile, des coalitions de partis politiques, des groupements citoyens et économiques ont servi de cadres ou opportunités pour aborder, avec nos concitoyens, la dimension, la profondeur et la projection sur les aspects et conjectures politiques, sociales, économiques et culturelles dans le sens de la mise en œuvre des neufs valeurs et des neufs missions inscrites respectivement dans les articles 1 et 2 de la Charte de la Transition.
Nous noterons également l’examen d’un certain nombre de textes de lois que nous a soumis le Gouvernement, ainsi que le débat d’orientation budgétaire. Un séminaire sur le processus budgétaire animé par les ministères en charge des Finances et du Budget, une session d’examen de la Loi de Finance rectificative ont également ouvert la voie à un dialogue collaboratif avec le Pouvoir exécutif, facilitant, du coup, l’exercice rationnel et fructueux de nos prérogatives de contrôle de la feuille de route de la Transition, de notre engagement et des responsabilités qui en découlent.
De même, l’échange sur les activités du chronogramme de la transition, qui a fait grand bruit dans la cité, a favorisé l’éclosion de l’idée d’innovation constante et de contextualisation qui doit empreinte les relations du CNT, du CNRD et du Gouvernement. Cette idée doit également sous-tendre la permanence du dialogue citoyen entre le CNT et toutes les organisations et composantes fédérées ou agrégées sous la dénomination ou désignation de forces vives de la Nations ».
« Le CNT œuvrera sans relâche à l’instauration d’un dialogue constructif et dans le sens de la transparence démocratique et de l’inclusivité, afin que les consultations, les débats collégiaux ou les délibérations les plus larges nourrissent, par des réflexions, à la fois étendues et profondes, les projets et les propositions devant engendrer la nouvelle architecture constitutionnelle » a t-il souligné.
Pour les actions importantes, Dr Dansa Kourouma cite entre autres : » L’examen et l’adoption de la loi des Finances initiale ; L’organisation, avec l’appui de certains partenaires techniques et d’experts nationaux et internationaux, d’un Symposium de renforcement de capacités des Conseillers nationaux sur le processus constitutionnel ;
L’organisation du débat d’orientation constitutionnelle réunissant le CNT, le Gouvernement et les organisations politiques, syndicales et sociales désignées sous le vocable de forces vives de la Nation ; La poursuite des débats parlementaires sur les sujets prioritaires de la Transition et des séances de questions-réponses avec les départements ministériels dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale et l’évaluation des politiques publiques ;La poursuite de la réforme de l’Administration parlementaire ; Les missions d’enquêtes sur les questions de droits de l’homme ».
Pour les enjeux et les défis de la transition, le président de la transition ils sont nombreux et énormes : » depuis le 05 septembre 2021, le CNRD, sous la direction du président de la transition, , avait promis de faire de la Justice, la boussole qui orientera les actions de refondation de l’Etat, de rectification institutionnelle et de lutte contre la corruption, en vue de la moralisation de la vie publique. La création et le fonctionnement de la CRIEF, l’ouverture du procès des évènements tragiques du 28 Septembre 2009, constituent entre autres, les augures qui confirment cet engagement du Chef de l’Etat ».
« Le CNT, pour sa part, croit et déclare avec une inaltérable et ferme conviction, que la transition ne peut réussir sans l’engagement de tous les fils et toutes les filles de Guinée en faveur de la promotion du dialogue qui mobilise les instances et structures de la CEDEAO, venues renforcer le cadre mis en place par les hautes autorité gouvernementales. Tous, dans une même aspiration au bonheur, dans un même élan de fraternité et d’appartenance à une nation unie, doivent s’engager résolument à faire obstacle à tout ce qui pourrait concourir à engendrer, amplifier et entretenir des tensions, des conflits ou affrontements entre les diversités politiques, religieuses, ethniques et identitaires susceptibles de constituer, sur le territoire de la République, une mosaïque de groupes antagoniques au sein desquels, chacun serait omnibulé par ses doutes et par la peur qu’il a de l’autre » a t-il martelé
« Il appartient aux organisations politiques et celles de la société d’entretenir l’espoir de paix et d’unité nationale, seul contexte à même de légitimer les revendications de toutes natures, car l’exercice et la jouissance de la démocratie ne sont pas séparables de la fraternité et l’humanisme. Il est impératif d’agir pareillement et au même titre pour se retrouver autour du cadre de dialogue inclusif, afin de régler les préoccupations de l’heure concernant tous les sujets de désaccord dans l’intérêt supérieur de la République. Du dialogue, accepté et accompli inclusivement, surgit la confiance qui va lier, entre eux, les cœurs et les esprits dans une mutuelle adhésion aux valeurs morales et sociales porteuses de patriotisme, d’égalité, de responsabilité, de dignité, de respect de l’autre et de primauté du droit, celui-ci étant, à l’évidence, le fondement le plus solide du dialogue »
C’est pourquoi et dans ce sens, que l’organe parlementaire entend soutenir les initiatives de refondation de l’Etat et de rectification institutionnelle, et encourage vivement le gouvernement à user des meilleures stratégies possibles en vue de créer les conditions d’un développement durable, menant à la croissance et à l’émergence.
Pour conclure, le président du CNT une forte collaboration aux des acteurs entre autres « l’APNAC, l’UIP et le Parlement de la CEDEAO, ainsi qu’à travers les groupes d’amitié, de continuer à accompagner assidument la diplomatie classique par de saines relations que nous entretiendrons avec nos collègues parlementaires des pays frères et amis »
Abou Bakr Touré