Nous abordons ces jours-ci, la dernière ligne droite de la tenue du congrès électif de la féguifoot. Une élection, qui ne laisse personne indifférent.
Tout au moins, les mordus du football, la discipline la plus populaire du pays et qui aurait dû constituer une locomotive pour impulser la promotion du sport national, sont très attentifs aux ultimes préparatifs de ce scrutin capital. En effet, le comité directeur qui sera mis en place le 14 août aura la lourde responsabilité de conduire pour quatre ans les destinées du football national. Et comme le stipulent les statuts de la fédération, le lundi 3 août dernier, au cours d’une réunion marathon (de 15h à 20h), la liste définitive des candidatures validées at été publiée très tard le lendemain mardi 5 août. Ce qui laisse entrevoir, qu’il y a eu moult conciliabules pour arrondir les angles. Des candidats très engagés ont finalement jeté l’éponge à la suite de pressions apprend –t- de sources dignes de foi du côté de la fédération. Dans ce genre d’exercice, où les candidats sont choisis selon des critères, il est évident que certains vont y laisser des plumes.
Dans ce lot, figure le candidat Abdoul Karim Bangoura, plus connu sous le sobriquet AKB, ancien sociétaire du Syli national reconverti aujourd’hui en agent de joueurs. A l’instar de Aboubacar Titi Camara en 2007, le dossier de AKB a été invalidé par les dispositions de l’article 36 des statuts de la fédération, en son alinéa g. A quelques jours du scrutin, le recalé a-t-il une voie de recours ? Les jours qui suivent nous édifieront.
Pour l’heure, la grande question est de savoir si Salifou Camara Super V, le président sortant pourra se succéder à lui-même ? Face à lui, son challenger Djibril Diarra Bécken, ancien sociétaire du Hafia FC et du Syli national, n’a ménagé aucun effort pour rallier à sa cause les membres statutaires du congrès. Après plusieurs mois de suspension, il a à cœur de damer le pion au président sortant.
Quel bilan pour le bureau sortant ?
Le bilan du bureau sortant après quatre ans de gestion (2011-2015) est globalement mitigé. Il présente des acquis et des faiblesses. Au nombre des acquis, il y a le championnat de football de ligue 1, qui est devenu depuis deux saisons un peu plus attractif. Cette tendance résulte de l’implication de certains opérateurs économiques dans la gestion de quelques clubs. Il ne s’agit nullement de mécènes comme les présentent certains confrères, mais de sponsors, puisque leurs interventions financières ont des retombées pour ces intervenants. Dans ce domaine précis, la confusion est à éviter. Bien que la différence entre sponsoring et mécénat soit de moins en moins évidente, on peut dire que le sponsoring est un mécanisme publicitaire consistant à financer totalement ou partiellement une action sportive, culturelle, scientifique, artistique, éducative, humanitaire en associant le nom d’un produit à promouvoir. La contrepartie pour le sponsor est la mise en avant du produit par l’utilisateur ; le club est donc pour ce qui nous concerne un support de communication. En y ajoutant le championnat et la coupe nationale sponsorisés par des sociétés de la place.
Si l’on se réjouit de la tendance prise par le championnat, l’on déplore quand même la sous valorisation de nos compétitions locales (championnat, coupe). A la décharge de la fédération, cette situation pourrait s’expliquer la non couverture tv du championnat national. En plus, le manque d’aires de jeu à Conakry et à l’intérieur du pays pénalise sérieusement la promotion de la discipline. Pratiquement à Conakry, tous les matches se disputent sur le stade principal et l’annexe du 28 septembre.
Autre acquis, du bureau sortant, avec quelques réserves, le choix de notre pays pour abriter les phases finales de la CAN des séniors édition 2023 peut être considéré comme un atout pour le pays. Si la tenue de cette manifestation sportive se concrétise, nous enregistrerons une substantielle amélioration du niveau de toutes les infrastructures dans les sites de la compétition à savoir Conakry, Kankan, Labé et N’Zérékoré.
Autre acquis du bureau sortant, la participation de notre pays aux phases finales des CAN 2012 et 2015 dans la catégorie des séniors, et la qualification de nos cadets à la coupe du monde de la catégorie au Chili.
Au plan des impairs du bureau sortant, l’on relèvera le manque absolu de transparence dans la gestion des ressources financières. Aucun compte rendu détaillé n’ été fait sur les retombées financières des deux phases finales précitées. La manne financière obtenue pour concevoir le projet de la CAN présenté au comité exécutif de la CAF est passée sous silence.
Dans ce même chapitre, la règlementation du championnat national mérite d’être revue. Le nombre de joueurs étrangers autorisés à prendre part aux rencontres pose problème. Si les textes actuels sont maintenus, c’est le football local qui prendra un sérieux coup. Nos joueurs n’auront pas la possibilité de s’exprimer et de faire carrière, puisqu’ils sont fortement concurrencés par les joueurs étrangers.
Pour éviter que le football local ne soit pris en otage par quelques sponsors de la place, le cadre institutionnel mérite d’être actualisé et renforcé. Cette mesure va éviter des accointances entre les arbitres, membres de la fédération et certains dirigeants de clubs. Cette année, au vu du championnat, nous avons eu l’impression que des clubs étaient protégés au détriment des autres. Une situation qui se passe de commentaires.
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