Le Commissariat général de ‘’Conakry, Capitale mondiale du Livre’’, accompagné par le ministre de la Culture, des Sports et du Patrimoine Historique (CSPH), Siaka Barry a échangé, mercredi, 12 octobre 2016, avec le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (ESRS), Yéro Baldé, autour de la réalisation en République de Guinée de cet projet culturel de dimension planétaire.
Les discussions ont porté essentiellement sur la présentation du projet, notamment l’état des lieux, les difficultés, les défis et les perspectives, en vue de conférer à l’événement une réussite totale.
Dans sa communication, le ministre de la CSPH, Siaka Barry a exprimé l’inquiétude des principaux acteurs dudit événement face à la lenteur dans la mobilisation du financement nécessaire pour la réalisation des infrastructures et les différentes activités prévues.
«Nous avons soumis au gouvernement un budget global à hauteur de 60 milliards de francs guinéens, y compris le volet infrastructurel, mais j’ai le regret de vous dire qu’aucune ligne budgétaire n’a été affectée à l’événement, ‘’Conakry, Capitale mondiale du Livre’’ dans le projet de loi des finances exercice 2017.
A l’heure où je vous parle, aucune disposition n’a été prise pour débloquer les fonds nécessaires pour la construction et l’équipement des infrastructures devant abriter les activités. Certes nous avons des hôtels pour accueillir nos invités, mais les espaces tels que les bibliothèques, les musées, les Centres de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC) nous manquent énormément, sans oublier l’état des routes et l’assainissement de la ville de Conakry», a indiqué le ministre.
Le ministre a ainsi sollicité l’implication personnelle du président de la République, Pr Alpha Condé, afin, dit-il, de mettre à la disposition de l’équipe de pilotage du projet un ‘’Fonds spécial’’, qui permettrait le démarrage des activités dans les meilleurs délais.
Pour sa part, le commissaire général, Sansy Kaba Diakité a déploré le manque de volonté politique du gouvernement guinéen pour la réalisation et la réussite de cet événement culturel planétaire.
«Le monde entier se mobilise pour nous accompagner. L’UNESCO vient de nous offrir deux millions de livres et le financement pour la construction à Conakry d’un CLAC, mais ici personne ne bouge du côté du gouvernement, notamment ceux des Ministères du Budget, et de l’Economie et des Finances.
L’UNESCO nous a accordé cet honneur à cause de la qualité et de la diversité de notre programme qui, j’en sui convaincu, est une opportunité pour porter très haut la Culture guinéenne et faire de notre capitale une plateforme pour l’écriture et la lecture», a souligné le commissaire général de ‘’Conakry, Capitale mondiale du Livre.
Le ministre de l’ESRS, Yéro Baldé, en sa qualité de président national de l’UNESCO en Guinée, a promis de s’investir au près du chef de l’Etat et de ses collègues ministres impliqués en vue de l’obtention du budget nécessaire pour l’exécution des différentes phases de ce projet.
«Il est temps d’aller à la phase opérationnelle de cet projet pour éviter une honte nationale à notre pays. Pour ce faire l’Etat guinéen a l’obligation d’honorer ses engagements et ce, malgré les contraintes budgétaires actuelles de notre économie nationale», a estimé Yéro Baldé.
A préciser, que cette rencontre s’est tenue en présence des représentants des associations des libraires, des imprimeurs et des écrivains de Guinée, ainsi que du directeur de Cabinet du Gouvernorat de Conakry.
AGP