Emmanuel Macron s’est lancé dans une vaste opération de communication à destination du monde musulman, en colère après le soutien apporté par le président français à la liberté de caricaturer le Prophète.
Dans la dramaturgie macroniste, l’interview donnée le 31 octobre par le président de la République française à la chaine qatarie Al-Jazira aurait dû dénouer la crise. Depuis l’exécution de Samuel Paty et la crise des caricatures du Prophète Mohammed, Emmanuel Macron reste au cœur d’un vortex international.
Entre menaces de boycott économique des pays arabes et cafouillages avec la presse anglophone, l’Élysée sait que le travail de réconciliation sera long et périlleux. Car la défense des caricatures se heurte au principe de réalité… économique et électorale.
Virage à droite
Si la politique était un art du cirque, ce serait sans conteste le funambulisme. Et la corde sur laquelle Emmanuel Macron marche depuis quelques jours est particulièrement raide. Depuis le discours de Mantes-la-Jolie du 16 octobre, consacré à la préparation de la loi contre le séparatisme islamiste, le grand coup de barre à droite de du chef de l’État n’aura échappé à personne.
Après l’assassinat de Samuel Paty, enseignant décapité pour avoir montré à ses élèves des caricatures du Prophète Mohammed, et l’attaque de Nice, Macron a incontestablement durci le ton.
Ce durcissement a ruiné son image dans le monde musulman. En cause, les mots du président prononcés au cours de l’hommage solennel à Samuel Paty, le 31 octobre, dans la cour de la Sorbonne. « La France ne renoncera pas aux caricatures et aux dessins », avait-il alors insisté.
Source : jeuneafrique