L’Extrême-Nord du Cameroun n’a plus de répit. Trois personnes ont été décapitées dimanche lors d’attaques dans deux villages voisins attribuées au groupe terroriste nigérian Boko Haram, qui a dernièrement commis plusieurs attentats suicides. Les assaillants ont également « incendié les concessions des villageois et une Eglise catholique », selon cette source. Toujours d’après cette source, l’accès difficile à ces localités, situées dans une zone montagneuse, a compliqué l’intervention des militaires déployés dans le nord du pays pour lutter contre Boko Haram.
La région est particulièrement malmenée ces derniers temps par l’organisation terroriste nigériane Boko Haram. Pas plus tard que samedi soir, une jeune fille s’est faite exploser, tuant au moins 20 personnes et blessant 79 autres dans la ville de Maroua. Il s’agissait du cinquième attentat-suicide en deux semaines. En menant des attaques aussi meurtrières dans l’Extrême-Nord du Cameroun, Boko Haram montre qu’il a la capacité d’être présent sur plusieurs fronts. Le groupe armé a aussi mené plusieurs attentats-suicice au Tchad, au coeur de la capitale N’Djamena. Sans compter aussi, que le Niger, a été à plusieurs reprises attaqué par les disciples d’Abubakr Shekau, le chef de Boko Haram.
Le Tchad, le Niger, le Cameroun ont tous les trois déployé des troupes pour prêter main forte à l’armée nigériane dans la lutte acharnée contre Boko Haram. Mais pour le moment, le groupe armé n’a visiblement pas dit son dernier mot, même si de nombreux observateurs s’accordent à dire qu’il est affaibli et à bout de souffle. Selon ces derniers, c’est la raison pour laquelle il multiplierait les attaques sanglantes. Des observations toutefois qui divergent avec les acteurs qui sont sur le terrain dans cette lutte qui n’a visiblement pas encore révélé tous ses secrets. Les militaires et observateurs présents par exemple dans l’Extrême-Nord du Cameroun affirment qu’au contraire Boko a changé de stratégie, et que le groupe armé a effectué un repli stratégique. Il serait donc loin d’être battu. Selon ce responsable militaire camerounais, la lutte contre Boko Haram pourrait encore durer pour plusieurs années.
Depuis 2009, date à laquelle Abubakr Shekau a pris la direction du groupe armé, Boko Haram a fait plus de 15 000 victimes, principalement dans le norddu Nigeria et poussé 1,5 millions de personnes à se déplacer vers les pays voisins. Certaines organisations de défense des droits de l’Homme estiment que Boko Haram doit être poursuivi par la Cour pénale internationale pour crime de guerre et crime contre l’humanité. L’ONU avait de son côté promis de se pencher sur la question.