Le premier tour de l’élection présidentielle au Burundi, qui traverse une crise politique majeure en raison de la candidature du chef de l’État Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, a été reporté au 21 juillet, a annoncé samedi la présidence.
« L’élection du président de la République initialement prévue le 15 juillet 2015 est reportée au 21 juillet 2015″, indique un décret signé par Pierre Nkurunziza daté de vendredi et rendu public samedi.
La période de la campagne électorale pour l’élection du président de la République est prorogée jusqu’au 18 juillet 2015 à 18 heures, précise le décret.
Le Burundi est plongé dans une crise politique profonde depuis fin avril et la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat, jugé anticonstitutionnel par l’opposition, la société civile et l’Église catholique.
Cette crise a fait plus de 70 morts et a poussé quelque 140 000 Burundais à se réfugier dans les pays voisins.
Réunis le 6 juillet à Dar es Salaam, les chefs d’État de la Communauté est-africaine (EAC) avaient demandé que la présidentielle soit repoussée au 30 juillet, afin de donner le temps au président ougandais Yoweri Museveni, nommé médiateur dans la crise burundaise, de mener un dialogue avec les différentes parties.
L’opposition a annoncé qu’elle boycottait l’ensemble du processus électoral, entamé avec les législatives et communales du 29 juin, dénonçant un simulacre.
La communauté internationale juge que le climat actuel au Burundi ne permet pas des élections crédibles. Les autorités burundaises sont restées sourdes à ses appels à reporter les législatives, remportées de façon écrasante par le CNDD-FDD du président Nkurunziza.