Son agression, symbole des dérives du régime burundais, avait provoqué l’indignation. Le journaliste burundais Esdras Ndikumana a remporté mercredi 25 novembre le prix 2015 de la presse diplomatique française pour sa couverture de la crise politique au Burundi, a annoncé l’Association de la presse diplomatique française (APDF).
Esdras Ndikumana, 54 ans, actuellement réfugié au Kenya, est aussi récompensé « pour ses analyses de la situation dans la région des Grands lacs ». Le correspondant de l’Agence France-Presse et de Radio France Internationale « illustre par ses compétences, son courage et son talent la difficulté d’être journaliste aujourd’hui dans un pays en crise », précise encore l’APDF.
Le prix récompense chaque année un journaliste professionnel pour son travail sur un sujet de l’actualité internationale. D’un montant de 2 000 euros, il est pour la première fois décerné à un confrère étranger. Esdras Ndikumana le recevra officiellement en janvier en France, lors d’une cérémonie au ministère des Affaires étrangères en présence du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
Après avoir appris la remise du prix, le lauréat a rendu hommage aux victimes burundaises :
Arrêté et violenté par les forces de sécurité gouvernementales
Une prix qui vient saluer le travail d’Esdras Ndikumana, dont les articles avaient gêné le pouvoir burundais. Le journaliste avait en effet été arrêté le 2 août à Bujumbura par les forces de sécurité gouvernementales alors qu’il prenait des photos sur les lieux d’une attaque à la roquette. Il avait été violemment frappé au dos, aux jambes et sur la plante des pieds, avant d’être relâché et hospitalisé.
Considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de la région, il avait dû ensuite rapidement quitter le pays par crainte pour sa sécurité. RFI, l’AFP et le journaliste ont déposé plainte contre X au Burundi. « Après mon agression, le procureur n’a rien fait », avait-il confié à Jeune Afrique :
AFP