Le Burkina Faso va effectuer prochainement un mini remaniement ministériel. Le Premier ministre Isaac Zida à qui le président de transition a retiré le ministère de la Défense est maintenu en poste. L’armée a été désignée comme « le perturbateur de la paix au Burkina Faso ». Michel Kafando a annoncé ces décisions lors d’une allocution radiotélévisée solennelle ce jeudi.
« Régler de façon définitive cette situation déplorable »
Il s’exprimait à l’issue du cadre de concertation des sages qu’il avait mis en place afin de s’entretenir avec les différents protagonistes de la crise burkinabè. « Trois fois, nous avons été au bord de l’explosion avec toutes les conséquences que cela aurait comporté. J’espère que les décisions que j’ai prise dans l’intérêt supérieur de la Nation, contribueront à régler de façon définitive cette situation déplorable qui met en jeu la crédibilité même de notre pays », a déclaré le chef d’Etat de transition. Son rôle est de préparer dans la paix la mise en place des élections législatives et présidentielle prévues le 11 octobre prochain, à l’issue desquelles il passera le relais.
Michel Kafando a voulu se placer en arbitre dans le conflit qui oppose Isaac Zida au Régiment de sécurité présidentielle (RSP), après que le premier est accusé le corps d’élite d’avoir voulu le renverser le 28 juin dernier, s’accusant ensuite mutuellement de tentative de déstabilisation. Il a néanmoins critiqué clairement le rôle de l’armée. « Je le dis tout net, il n’est pas juste que pour des intérêts divergents, notre Armée nationale dont c’est la mission de protéger la paix au Burkina Faso, en vienne à être le perturbateur de la paix au Burkina Faso », a-t-il indiqué.
Accepter la décision de la Cedeao
L’institution militaire s’était rangée du côté du RSP. Elle avait appelé à la démission des militaires du gouvernement de transition dont le Premier ministre. Le président de transition a expliqué qu’un changement de chef de gouvernement à moins de trois mois des élections ne pourrait qu’entraîner des perturbations et retarder l’organisation des scrutins. Il a décidé de scinder en deux ministères celui de l’Administration Territoriale, qui constituera une entité distincte, et de la Sécurité.
Dans un souci « d’apaisement social », Michel Kafando a décidé de se conformer à la récente décision de la Cedeao qui a condamné le Burkina Faso pour son nouveau code électoral. Les anciens partisans de Blaise Campaoré, poursuivi pour haute trahison, seront ainsi éligibles aux prochaines élections.
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