Plusieurs dizaines de Nigériens soupçonnés d’être liés à Boko Haram ont été arrêtés près de Zinder, dans le sud du Niger, depuis le début des attaques lancées par le groupe islamiste dans le pays, a-t-on appris de source officielle.
« Dans la région de Zinder, nous avons quelques dizaines de gens que nous avons interpellés pour les vérifications. Ce sont des suspects », a déclaré le gouverneur de la région, Kalla Moutari, précisant qu’il s’agit de « Nigériens », lors d’un entretien samedi soir avec l’AFP.
Ces suspects ont été « renvoyés et pris en charge par la cellule antiterroriste à Niamey », dont les investigations doivent permettre d’établir s’il s’agit bien d’islamistes armés, a-t-il ajouté. La zone de Diffa (sud-est), localité située à quelque 400 km à l’est de Zinder, la deuxième ville du pays, a été visée depuis le 6 février par une série d’attaques meurtrières, les premières perpétrées par Boko Haram au Niger.
Infiltrés dans la population
La région de Diffa est frontalière du nord-est du Nigeria, fief du groupe islamiste armé nigérian. Les suspects ont été arrêtés durant les contrôles mis en place par les autorités, notamment à l’entrée de la ville de Zinder, pour faire face à l’afflux d’habitants fuyant Diffa après les violences, a expliqué le gouverneur.
Cela a permis d' »intercepter des gens infiltrés dans la population qui se déplaçait », a-t-il souligné. Concernant les déplacés, M. Moutari a indiqué que « près de 10.000 personnes » sont venues à Zinder depuis les attaques de Diffa. « L’essentiel des personnes » ne sont pas restées et ont gagné d’autres villes, et les autres ont été accueillies à Zinder par de la famille, a-t-il détaillé.
« Mobilisation générale »
Le Niger a été attaqué avant même que son Parlement n’autorise, le 9 février, l’armée nationale à entrer au Nigeria, son grand voisin du sud, pour participer à la force régionale chargée de combattre les insurgés islamistes. Quelque 3.000 soldats nigériens sont déployés depuis fin 2014 dans la zone frontalière du Nigeria.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou a appelé mercredi son peuple à la « mobilisation générale » contre les islamistes armés. Il a demandé aux jeunes, « notamment de la région de Diffa », « de ne pas céder à (la) sirène » de Boko Haram, et exhorté ceux qui s’y sont « déjà engagés » à « rebrousser chemin ».
afp